BASA

22 Aimé-Pierre Frutaz ment l'indépendance religieuse et civile du Pays. C'est à cette occasion qu'on ordonna de mettre sur les maisons le monogramme de Jésus et qu'on diffusa la dévotion à son Saint Nom dans les paroisses. Une tradition dont il est difficile d'établir le bien-fondé, attribue, au mois de février 1536, la fuite de Calvin de la ville d'Aoste. Pour sauvegarder la liberté du duché d'Aoste, menacée par les armées du roi de France, Gazino lança l'idée d'un traité de neutralité entre les rois de France (François I 0 r et Henri II) et le duché d'Aoste; le traité fut conclu en 1537 et ensuite renouvelé en 1538, 1542, 1552, 1554 et 1556. Grace à ce traité et à l'habileté politique de Gazino la Vallée d'Aoste put se sauver en 1555, après l'occupation de la ville d'Ivrea par les Français (19 décembre 1554), et les menaces d'invasion de la part des Suisses et des Valaisans. Gazino aurait du prendre part à la première période du concile de Trente (1545-47), mais vu les dangers que courait son diocèse, à cause des luthériens qui menaçaient de l'envahir par « les prédicants », il se fìt représenter par l'évéque d'Ivrea, Philibert Ferrero. Les Pères du Concile, dans la congrégation générale du 22 janvier 1546, recon– nurent le bien-fondé de ses raisons, dont en était aussi témoin le cha– noine Barthélemy Berthod, chanoine de la Cathédrale, représentant du clergé valdotain. Bien que Gazino ait toujours travaillé pour garantir l'intégrité territoriale du Pays, il a constamment du lutter contre les autorités la!ques locales pour défendre les droits de la juri– diction ecclésiastique. Vers la fin de l'année 1556, le clergé et la noblesse prièrent Gazino de se rendre à Bruxelles, où il arriva le 12 mars 1557, pour exposer au due Emmanuel Philibert l'état du duché d'Aoste. Le due, se trouvant alors dans la d~tresse, pro:fìta de son fìdèle et habile conseiller afìn de lui confìer la mission de se rendre en Angleterre, où se trouvait alors le roi Philippe II d'Espagne, pour lui demander un prét de 1Omille écus; Gazino pro:fìta de cette occasion pour présenter au roi d'Espagne une lettre du Conseil des Commis du duché d'Aoste. De retour de sa mission, qui fut couronnée de succès, il mourut à Anvers le 20/21 mai 1557, où il fut inhumé, parait-il dans la cathédrale Notre-Dame.

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