BASA
Règlements des bois d'Etroubles 65 et qu'à memoire d'homme personne ne pouvait affìrmer le contraire et qu'ils ponrsuivaient les coupeurs abusifs de bois par leur propre autorité. Si nous examinons plus à fond les deux documents nous pou– vons apercevoir certains aspects de la vie de nos communautés de village du moyen age qui sont encore peu connus. Avant tout on peut noter que pour pouvoir ponere et ordinare foresterios la com– munauté devait posséder un organe communau.taire, formé par tous les citoyens ou par une pattie d'entr'eux 9 , qui put choisir les personnes à destiner à cette fonction et qui fut reconnu dans ses décisions par tous les habitants de la communauté. On peut donc admettre l'existence d'une sorte de conseil qui aurait quelque pouvoir que les habitants memes lui reconnaissent et auquel ils se soumettent volontairement, étant donné que pour Etroubles il n'existe pas un document offìciel qui reconnaisse la présence ou qui institue un organe consultatif avec pouvoir décision– nel et législatif camme il arrive pour d'autres communautés 10 • En outre la prétention que les forestiers agissaient par l'autorité propre de la communauté montre que les hommes considéraient de leur droit de controler les bois qui , bien que concédés par les seigneurs féodaux 11 , paraissaient etre des propriétés communes à tous les habitants et sur lesquelles ces derniers jouissaient de droits et exerçaient un controle collectif 12 • 9 Pour Etroubles il parait plus probable un organe composé de tous les habitants vu que dans les lettres patentes de 1381 on lit: dicti foresterii positi et electi per dictam universitatem, clone par tous les habitants de la communauté. 10 DE TILLIER, op. cit., pp. 35, 121, 122, 171, 178; Le livre rouge de la cité d'Aoste publ. a cura di M.A. LETEY VENTILATICI, Torino 1956, p. 108. 11 Cf. notes 4 et 5. 12 Que meme les autorités féodales reconnaissent aux communautés un droit de controle de la coupe du bois apparait certain dans une reconnaissance passée par les hommes d'Etroubles et St-Rhémy envers les comtes de Savoie et les seigneurs d'Avise, où l'on affirme que ,les memes nobles d'Avise et Etroubles devront demander l'avis des habitants des 'deux paroisses pour abattre des arbres. Cf. DE TILLIER, op. cit., p. 137.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=