BASA

110 Lauro A. Colliard les armes hors de leur vallée, après avoir perdu une à une ses franchises et ses privilèges que les souverains devaient jurer de maintenir avarut de pouvoir exiger eux-mèmes aucun hommage et aucun serment de fìdélité 60 , la Vallée d'Aoste se borne et s'épuise à demander la conservation de sa langue usuelle et traditionnelle 61 • Gràce à un écrivain et artiste du siècle dernier, Edouard Aubert, Président des Antiquaires de France, nous pouvons nous faire une idée des impressions que la ville d'Aoste aurait dli éveiller dans l'àme sensible et romantique de Valéry: De quelque c6té que le voyageur arrive à Aoste, ses regards sont charmés à l'aspect de cette paisible cité entourée de frais ombrages, toute parée de ses blanches maisons, du milieu desquelles se lèvent, graves et impo– santes, les ruines romaines, les tours crénelées du moyen age, et les clochers élancés des églises 62. 60 Malheureusement, nos « donatifs » extraordinair.es fìnirent par devenir peu à >peu, au xvn· siède, des contributions pour ainsi dire « obligatoires »: les Vald6tains apprirent que « pour obtenir de la Cour de Turin des promesses plus ou moins loyales de fìdé1ité aux franchises il était necessaire de se laisser rançonner ». Cf. ANDRÉ ZANOTTO, Histoire de la \lallée d'Aoste, Préface d'Alexan– dre Passerin d'Entrèves, Aoste, Tourneuve, p. 126. 61 Cf. A. GORRET et C. BrcH, Guide de la Vallée d'Aoste, Turin, Casanova, 1877, pp. 11-12. 62 Cf. E. AuBERT, La Vallée d'Aoste, Paris, Amyot, 1860, p. 174. (Ce magnifìque in-folio, .très recherché par les amateurs d'estampes à cause de ses nombreuses gravures originales sur bois ou sur acier, a été réimprimé à Turin en 1958 et à Bologne en 1973). Dans son ouvrage précédent, Quinze jours à Aoste (2' édition enrichie de cartes et notes, Aoste, Lyboz, 1853), Aubert avait, <lit-il, reproduit (pp. 31-33) quelques pages du carnet de route rédigé «par un voyageur français en 1829 » et publié par la suite dans le « Moniteur ». Or, en compar,ent le passage d'Aubett que nous venons de vous présenter ci-dessus au passage suivant du mystérieux « voyageur français », on est porté à croire que ces deux textes sont du mème cru, et que l'un n'est que l'ébauche de l'autre: « ... cette ville aux ombrages frais, aux ma·isons blanches du milieu desquelles s'élèvent graves et imposants les restes nombreux des monuments romains et les tours crénelées du moyen age qui la décorent, est pour le voyageur fatigué [ .....] un bouquet de plaisirs ». (Cf. le « Moniteur des villes et des campagnes »: l" avril 1836).

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