BASA

118 Lauro A. Colliard semble n'avait pas encore été déflorée par « le vandalisme » du xrxc et du xxe siècles 91 • « Sic stantibus rebus », Valéry se révèle plutòt dépourvu de la délicate sensibilité et de la disponibilité critique permettant par exemple à Rodolphe Toepffer 92 , fìdèle ami de Xavier de Maistre 93 , de saisir l'àme de notre Pays intramontain, jamais dompté, et son ròle historique qui s'oppose encore et toujours à tout ce que représente l'Arc d'Auguste, élevé par le divin empereur, pour perpétuer le souvenir de sa conquete des Salasses, c'est-à-dire l'asservissement d'un petit peuple :fier, libre et courageux, à ce grand peuple qui regardait l'univers comme sa légitime proie et l'indépendance d'autrui comme une insulte à ses droits 94 • Par ailleurs, le bibliothécaire de Versailles ne s'aperçoit pas de 9t N'oublions pas que, dans son article Guerre au démolisseurs, Victor Hugo fulminera par ces mots prophétiques, toute atteinte au paysage urbain: « Le vandalisme est architecte. La vandalisme se carre et se prélasse. Le vanda– lisme est fèté, applaudi, encouragé, admiré, caressé, protégé, consulté, subven– tionné, défrayé, naturalisé. Le vandalisme est entrepreneur de travaux pour le compte du Gouvernement. Il s'1est installé sournoisement dans le budget, et il grignote à petit bruit comme le rat son fromage . Et certes il gagne bien son argent. Le vandalisme a ses journaux, ses coteries, ses écoles, ses chaires ». (Citation tfrée de R. BERTON, Op. cit., p. 12). 92 Très appréciées par Sainte-Beuve. les ceuvres de ce romancier, qui est aussi le créateur des bandes dessinées, ont été réimprimées à Genève en 1942-58, en 26 volumes. Nous tenons à signaler aussi la traduction 1talienne réalisée par Luciano Erba (Milan, Garzanti, 1973, 5 vol.). 93 L'auteur du Lépreux de la Cité d'Aoste rédigea la préface des Nouvelles genevoises (Pariis 1841) de Toepffer. Sur les rapports entre ces deux écrivains, voir leur correspondance publiée pour la première fois à Genève en 1945, par L.A. Matthey. 94 Cf. R. ToEPFFER, Voyages en zigzag ou excursions d'un pensionnat en vacances dans les cantons suisses et sur le revers italien des Alpes, Paris, Du– bouchez, 1844 (2' édition 1854), p . 42.