BASA

Pratiques de dévotion en Vallée d'Aoste au XVIII• siècle 133 la conduite des paroissiens ait été convenable, car les visites pastorales ne mentionnent qu'un seul cas de récidive, à Villeneuve, où l'Evèque donne l'ordre suivant: «Nous renouvelons la défense faite par Mgr d 'Arvillars ... aux cabaretiers de vendre du vin aux habitants de cette paroisse pendant les offices divins sous peine d'excommunication » 14 • La messe du dimanche est la grande réunion de la paroisse: petits paysans et notabilités se trouvent unis dans la prière commune. Mais les différences sociales ne sont pas nivelées: la présence de bancs dans l'église en est le signe. Nous l'avons dit en parlant de l'entretien des édifices paroissiaux: la plupart de ces bancs sont la propriété de la noblesse locale ou de notabilités. Ils occupent une place de choix: par exemple, à Valsavarenche, l'unique banc appartient au Marquis de Saint-Georges et il est « placé dans un coin du chreur » 15 ; à Saint– Pierre, les bancs seigneuriaux se trouvent « près du sanctuaire » 16 • La possession d 'un banc dépendait de l'autorisation épiscopale 17 • Symbole de la hiéra~chie sociale, ces bancs n'ont cependant pas suscité de litiges entre particuliers; du moins aucun état de paroisse n'y fait allusion. A la messe dominicale, on distribuait le pain bénit, coutume très répandue en Vallée d'Aoste 18 • On le partageait, selon les lieux, chaque dimanche ou à l'occasion de fètes solennelles: à Ollomont, les chefs de famille « sont en usage de faire tous les dimanches de l'année le pain à bénir » 19 à tour de r6le; à Avise, outre cette pieuse coutume, 14 Villeneuve, Visites Pastorales 1786, n° 8, p. 253. 15 Valsavarenche, vol. IV, folio 4 verso. Meme cas signalé à Derby. 16 Saint-Pierre, vol. IV, folio 9. A Ollomont, le banc du comte de Perron « se trouve placé sous la grande nef de l'église » (vol. III, folio 5). 17 C'est le cas à Ollomont, vol. III, folio 5 verso. 18 JosEPH BRÉAN, Usages Religieux, dans Recherches sur l'ancienne liturgie d'Aoste, t. III, Aoste 1971, p. 153, signale que cette coutume est très ancienne et cite un cas de 1280, au temps de Simon Duin, éveque d'Aoste. 19 Ollomont, vol. III, folio 2 verso. Memes coutumes à Doues (vol. II, folio 3), Saint-Pierre (vol. IV, folio 6), Pré-Saint-Didier (vol. IV, folio 5), Allein (vol. I , folio 1 recto) , Saint-Oyen (vol. III, folio 1), Vdleneuve (vol. IV, folio

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