BASA

134 Michèle Jaccod certains particuliers doivent encore faire « le pain bénit à titre de légats », bien que beaucoup soient en « désuétude » 20 • A Valpelline, le pain bénit « est offert librement par les paroissiens à leur gré et loisir, mais non à tour de réìle, ainsi plusieurs dimanches se passent sans qu'il y ait de pain bénit et par contre à certaines solennités il y en a plusieurs » 21 • Il semble que le peuple ait eu soin de garder toute sa vitalité à cette coutume, puisque Mgr Solar ne se voit contraint d'intervenir qu'une seule fois, au cours de la visite pastorale de Derby: il enjoint aux « habitants de cette paroisse à -ètre exacts ... à faire le pain bénit le dimanche chacun à leur tour » 22 • Les oflìces dominicaux se déroulent partout de la mème manière, à quelques nuances près. Aucun document ne mentionne le rit employé: rit romain ou rit d'Aoste déjà passablement romanisé, les différences étant d'ailleurs de détails (variantes dans les prières d'ou– verture de la messe; prières spéciales à l'Offertoire et au Canon; chant du Nunc Dimittis après la communion et formule propre pour la béné– diction finale des :6.dèles) 23 , bien que signi:6catives du particularisme de la Vallée. 2 recto), Saint-Nicolas (vol. III, folio 3 recto), Rhèmes-Saint-Georges (vol. IV, folio 2 verso), Roisan (vol. IV, fo1io 4 verso). 20 Av1ise, vol. I, folio 31 verso. A Sarre, l'état de la paroisse signale éga– lement des legs faits à cette intencion (vol. IV, folio 12 recto). 21 Abbé HENRY, La paroisse de Valpelline, p. 63. GRÉGOIRE DENTROUX, Coutumes d'Arvier, dans Recherches sur l'ancienne liturgie d'Aoste..., op. cit., p. 102, apporre quelques données complémentaires: le pain bénit se donne tous les dimanches et s'accompagne de prières. «On chante un Libera me pour les offrants. Avant le sermon, le curé récite un Pater, un Ave et un De Profundis pour les défunts de la famiUe qui offre le pain bénit. Tout le monde répond à haute voix à ces prières officielles. Et puis en particulier chacun récite encore un Pater et un Ave aux memes intenrions avant de manger le petit morceau de pain que les sacJiistains servent dans la corbeille... ». 22 Derby, Visites Pastorales 1786, n° 15, p. 378. 23 Voir Recherches sur l'ancienne liturgie d'Aoste et les usages religieux et populaires valdotains, publiées par les soins des Archives Historiques Régio– nales, sous la cfilrection de L. Colliard, tome I, Aoste, 1969. Le rit d'Aoste fut aboli en 1828 (cf. F. MARTINET, Le rite d'Aoste, Aoste 1931). Sur la liturgie

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=