BASA

150 Michèle Jaccod tuaire de Saint-Pietre: Jean-Nicolas Paris, « àgé de cinquante deux ans étant tombé dans la dernière démence se rendit suicide le jour deuxième du mois et le jour cinquième du mème mois, vu la permis– sion du juge du lieu, je soussigné lui ai donné la sépulture ecclésias– tique » 82 • Grace à la documentation su:ffìsamment riche que procurent les états des paroisses, le déroulement des sépultures et la nature des o:ffìces célébrés pour les morts nous sont bien connus. On distinguait à l'époque trois sortes de sépultures: sépulture entière, demi-sépulture et sépulture d'enfants du premier àge. La plus importante est la sépulture entière, ou pleine sépulture, que définit l'état d'Ollomont: « Le Rd curé d'Ollomont est en usage de percevoir les droits de sépulture entière, pour tous ceux qui meurent sans père; sous le nom de père on entend ici le père nature!, l'aeyeul, le bisaeyeul, de sorte qu'un posthume qui aussit6t né mourut, le curé est en droit tous ceux qui ne sont point sous puissance paternelle, comme la sépulture des enfans émancipés, les filles qui ont convolé en noces » 83 • La demi-sépulture concerne les enfants morts dès l'àge de sept ans et les adultes, mème mariés, se trouvant encore sous puissance pater– nelle: à Valsavarenche, recevront la demi-sépulture « les enfants de famille soit mariés ou non, qui ont atteint l'àge de sept ans » 84 • 82 Saint-Pierre, Registre des mortuaires de 1788 (Recueil des années 1760 à 1834), folio 1 recto et verso. 83 Ollomont, vol. III, folio 51 recto. Les femmes mariées étaient enterrées à pleine sépulture: à Valsavarenche, « elle s'applique aux femmes mariées ou veuves, de meme qu'aux femmes mariées à un enfant de famille qui ne s'enterrera qu'à demi-sépulture car encore sous puissance paternelle » (vol. IV, folio 16 recto). 84 Ibid. Le père avait possibilité de donner à son fils sépulture entière: « les enfants de famille quoique mariés qui sont sous puissance paternelle n'ont que demi-sépulture, à moins que leurs pères respectifs de leur plein gré veuillent les favoriser de la sépulture entière » (vol. IV, folio 34 recto). Cf aussi Pré-Saint– Didier (IV, 75), Derby (II, 32).