BASA
Pratiques de dévotion en Vallée d'Aoste au XVIII• siècle 157 Les sépultures d'enfants sont parfois sources de contestations entre pasteur et paroissiens. A La Thuile, le curé rapporte la situation suivante: « gràce à Dieu, je n'ai pas encore eu l'occasion d'enterrer des enfants morts sans baptéme, mais par coutume ou plut6t par abus intollérable et par une espèce de superstition on porte des enfants morts sans baptéme à Saint-Pantaléon à la paroisse de Courmayeur pour obtenir un miracle, dit-on, miracle fait ou non on ne les revoit plus » 110 • A Ollomont, une coutume analogue semble étre en usage 111 • Aussi, pour remédier à cette situation, Mgr Solar prend-il des dispo– sitions énergigues: «nous défendons de transoorter aucun enfant mort sans baptéme hors de la paroisse et défendons méme au Rd curé l'en donner la permission et nous ordonnons que les dits enfants soient aussit6t portés dans le cimetière qui a été destiné 8. cet effet » 112 • Les états des paroisses gardent mémoire de bien d'autres détails. Selon les usages locaux, le poids du luminaire que l'on doit fournir 9. l'occasion des sépultures varie. A La Salle, l'usap-e courant est « de 3 livres pesants de cire pour les hommes et dec1x livres et demi pour les femmes » 113 • A Arvier, il est fixé à « 2 livres ~ ponr Jes sépultures masculines et 2 Iivres pour les sépultures fémi nines » 114 • Plus modeste à Valgrisenche, le poids de cire s'élève habitueJlement à une livre pour 110 La Thuile, vol. III, folio 11 verso. L'acte de visite de Courmayeur comporte fa clause suivante: « à la réquisition du Rd sieur curé, nous défendons absolument au dit Rd sieur curé de donner dès à présent la bénédiction dite de St-Pantaléon sur les enfants qui seront morts sans baptéme » (Visites Pastorales 1786, n° 7, p. 358). 111 Ollomont, voi. III, folio 6 verso. 112 Ollomont, Visites Pastorales 1786, n° 2, p. 56. 113 La Salle, vol. III, folio 24 recto. Le luminaire de Saint-Pierre est équi– valent, mais on donne en supplément «une chandelle ou deux qu'on achète pour l'église » lorsqu'il s'agit d'une sépulture masculine (voi. IV, folio 17). A Saint-Rémy, il se compose de 3 livres ~ de cire « outre le flambeau dont les héritiers se servent pour les stations dominicales pendant l'année et les chan– delles des parents » (voi. IV, folio 36 verso). 114 Arvier, voi. I, folio 22 recto.
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