BASA
190 A. Donne! 1774 et l'année suivante son père se remarie. Au cours de deux saisons, il fait un apprentissage de maçon à Briançon, dans le dépar– tement français des Hautes-Alpes. A la mort de son père, en 1791, il s'engage à Turin, dans les gardes du roi de Sardaigne. Lorsque son régiment est envoyé à la frontière française, il déserte, passe les montagnes, et va se fixer en 1796 à Salvan, dans la vallée du Trient, en Valais . Salvan est une commune qui compte alors un peu plus de 1.000 habitants, dont le village principal est situé à 934 m d'altitude. Il y exerce son métier de maçon et épouse, en 1802, une fille du lieu, Marie Bochatay, agée de 28 ans, dont les trois frères survivants sont presque tous majeurs. De cette union naitront sept enfants, quatte garçons et trois filles dont la dernière ne survit pas. Quand leur famille s'agrandit, les époux Squinabol, qui ont fait d'abord ménage commun avec le beau-père, vont s'établir à Vernayaz, village de la commune dans la plaine du RhOne; ils y demeurent deux ans et remontent à Salvan en 1808. En 1814, Jean-Charles peut enfin creuser au Mouritiet, hameau des Marécottes, les fondements de sa maison projetée depuis 1806. La famille s'installe dans un logement de fortune aménagé dans le rocher; elle souffre à tel point de la faim et du froid que la mère doit aller implorer la charité publique et, quoique leurs voisins s'effor– cent de la secourir, elle est contrainte d'envoyer à leur tour ses deux ainés, agés de 14 et 12 ans, mendier dans le Bas-Valais. Vers 1809, l'ainé, Jean-Pierre, a fait une grave maladie dont il resta toujours un peu sourd; en 1811, c'est Jean-Charles, qui travail– lant à la construction de la mairie de Salvan, a fait une chute du deuxième étage avec un pont; il a écopé une blessure aux reins; de plus, un doigt de pied, broyé, a dù etre amputé. En 1826, la famille s'installe temporairement à Aoste pour cul– tiver des biens pris en location. C'est là que Marie Bochatay tombe gravement malade. Jean-Pierre se rend à deux reprises d'Aoste à Ollon, dans le district d'Aigle au canton de Vaud, pour chercher des remèdes auprès d'un médecin. Convalescente, la mère accomplit, dans le cours de l'année suivante, deux pèlerinages: à Notre-Dame de Guérison, à Courmayeur, et au Grand Saint-Bernard.
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