BASA

196 A. Donne! défaut de cens », c'est-à-dire par défaut de la quotité d'imposition nécessaire pour étre électeur ou éligible. Jean-Pierre Squinabol décède, célibataire, à Aoste, paroisse Saint– Etienne, le 6 février 1873. III Les trois textes rédigés par Jean-Pierre Squinabol suscitent de nombreuses observations. Retenons-en quelques-unes . Il faut d'abord souligner le caractère de rareté d'un témoignage écrit, laissé par un fìls de maçon, qui est à peine sorti de sa con– dition et qui a lui-méme exercé tour à tour des activités multiples et variées: berger, marmiton, voiturier, porteur de charbon, maçon, valet de chambre, et méme, pour peu de temps, maitre d'école primaire ensuite de six mois seulement d'apprentissage sur le tas; enfìn, qui, à la cour du roi de Sardaigne, à Turin, a été membre de la garde royale, puis est devenu commis de bureau et a achevé sa carrière en qualité d'huissier auprès du ministre des Affaires étran– gères. Bien plus, ces mémoires, leur auteur fait entendre, dans la pre– mière version de son autobiographie, qu'ils sont susceptibles d'avoir des lecteurs; c'est ainsi que, lorsqu'il relate l'ultime rencontre de son frère Charles avec sa mère, Jean-Pierre Squinabol s'écrie: « Ah! si la Providence avait pu permettre de penser que c'était la dernière année que notre mère vivait, combien cet instant n'aurait-il pas encore été plus pénible et plus douloureux! » Et il conclut: «]e le laisse juger à tous les gens d'un bon cceur qui liront ces bien faibles mémoires ». Dans la seconde version, il est plus explicite; il place en téte de son texte, en guise d'avertissement, un Avis ainsi formulé: «Le lecteur est prié de vouloir bien etre indulgent aux nombreuses fautes de l'écrivain ci-après, attendu qu'il n'a pas reçu l'instruction néces– saire ».

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