BASA

Histoire de Jean-Charles Squinabol 203 avec l'armée française, ce régiment souffrit beaucoup, le désordre et la confusion s'y mirent; alors Jean-Charles, qui n'était pas fait pour faire le militaire, profìta de cette occasion pour suivre les conseils d'un brave supérieur et fìt camme beaucoup d'autres: au lieu de chercher à aller rejoindre les débris de son régiment, [il] passa les frontières par les montagnes pour venir en Suisse où il habita, surtout le canton du Valais, dès 1795 jusqu'au mais d'octobre 1798 qu'il dut, vu que les temps étaient critiques et agités, se rendre à Lillianes son pays 6 afìn de s'y procurer un certifìcat de naissance et de m~urs, absolument exigé par les autorités de la commune de Salvan où il résidait, du moins où il avait fìxé son habitation dès cette époque, au gré et consentement des autorités locales de ce temps, camme l'atteste le certifìcat de bonne conduite délivré par le conseil de Salvan, le 14 novembre 1806, signé Claude Délez, président, et Pierre-Joseph Chapelet, secrétaire 7 • de vétérans ou de garnison, impropres à la guerre de montagne et qui ne quit– taient Turin que rarement ». LÉONCE KREBS et HENRI MoRIS, Campagnes dans les Alpes pendant la Révolution 1792-1793, Paris, 1891, p. 9 et p. 24; sur les désertions des p,iémontais, voir, des mémes auteurs, Les campagnes... de 1794- 1795-1796, Paris, 1895, passim. 6 Note de l'auteur: « Depuis Aoste à [Pont-] Saint-Martin, il a trouvé la route coupée par l'armée dite des Socques ». - Il s'agit de la première insur– rection des Socques (1799) - « des paysans mal vétus, chaussés seulement de socques (d'où le nom de Révolution des Socques) »,qui« ne fut qu'une explosion de haine contre les Jacobins qui dominaient le pays ». J.-M. HENRY, H istoire populaire religieuse et civile de la vallée d'Aoste, 3' édit., Aoste, 1967, pp. 375- 376. 7 Salvan, commune du district de Saint-Maurice: « .. . Va·ste commune et paroisse... qui s'étend depuis les bords du Rhòne jusque bien avant dans les Alpes. Près du fleuve sont les villages Vernayaz et Miéville, sur un terrain marécageux, maintenant desséché en partie; plus haut Villa où est l'église parois– siale; puis Tréquin et quelques autres hameaux... » MARKUS LuTZ, Dictionnaire géographique - statistique de la Suisse, trad. et revu par J.-L.-B. LERESCHE, t. II, Lausanne, 1837, p. 317. - Voir aussi l'album de photos anciennes publié par G. REvAZ et R. BERGUERAND, Saint-Maurice et la vallée du Tri.ent autrefois, Martigny, 1978, 170 p. - Claude Délez (1751-1818), président de Salvan; Pierre– Joseph Chapelet (1747-1832), notaire, alors secrétaire communal, plus tard,

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