BASA

Histoire de ]ean-Charles Squinabol 219 avec son père et ses plus jeunes frères, et arrivés en cette ville ils trouvèrent la malade très mal et dans une critique situation, telle que le médecin Cossy 62 l'avait prévu, au point que les jours suivants elle a du recevoir les secours de la religion. Les remèdes du médecin suisse ayant fait insensiblement leurs effets, et avant qu'ils aient été fìnis le fìls ainé repartit derechef pour en retourner chercher. Cette fois-ci le médecin le consola en lui apprenant que, puisque sa mère avait pu supporter les remèdes, elle était hors de danger. En effet, elle com– mença insensiblement à aller vers le mieux, au point que son fìls ainé vers la Saint-Martin [ 11 novembre] prit congé d'elle, mais bien malgré lui et avec le cceur navré de regrets, pour rentrer à Salvan tenir l'école primaire de son village 63 où plus tard il fìt aussi une sérieuse maladie. Cette pauvre mère n'a pu se mouvoir du lit que le 1 er jour de 1827, que son mari aidé de ses enfants ont pu la soulever pour la conduire vers la croisée pour qu'elle puisse voir le ciel. Camme elle avait du continuellement etre couchée sur le meme coté, à rapport qu'on ne pouvait la remuer qu'avec les quatte bouts du drap de lit: elle avait aux reins un gros trou templi de gros vers. Le ciel dans sa justice qui avait encore voulu la conserver à sa chère famille, et en cette reconnaissance d'une semblable gràce, la pauvre infìrme s'adressa à la mère de Dieu pour qu'elle offrit son cceur reconnaissant à son divin Fils, et sur la fin de juin, accompagnée de ses deux fìlles 64 , elle a eu le bonheur de pouvoir se rendre en pèle– rinage à la chapelle de Notte-Dame des Guérisons de Courmayeur pour la remercier des faveurs qu'elle avait reçues 65 • 62 François Cossy (Cossié) (1769-1838), médecin-chirurg1en à Ollon. EuG. OLIVIER, Médecine et santé dans le Pays de Vaud au XVIII' siècle 1675-1798, t. II, Lausanne, 1939, p. 891. (Bibliothèque historique vaudoise, XXXII.) 6 3 Voir plus loin, pp. 227-229, « Chronologie de J.-P. Squinabol » sous les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828. 64 Marie-Rosine et Marie-Victoire Squinabol. 65 Notre-Dame de Guérison, ou Sanctuaire du Berrier, où une nouvelle chapelle est édifìée en 1792, puis en 1818. J.-M. HENRY, op. cit., pp. 360-362.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=