BASA
222 A. Donnet Charles et Marie-Victoire, en laissant aller en sa place sa fìlle Marie– Rosine avec sa mère, qui partirent le 27 septembre pour arriver à Turin le 1 er d'octobre. Le printemps suivant, jour de la foire de juin de Martigny, ce bon père eut la joie de les voir arriver à la maison en compagnie de son fìls ainé. Cette heureuse arrivée fut très conso– lante pour son excellent creur, lui qui avait tant aimé sa famille et qui avait tant travaillé pour son bien-ètre, mème au sacrifìce de la vie, en exerçant avec zèle et probité sa pénible profession pendant tant d'années à la plus grande satisfaction du public. Cependant la douleur et le regret de voir sa vertueuse fìlle Marie– Victoire toujours malade et sans espoir de guérison 73 minait son creur et influait beaucoup sur sa précieuse et chère santé, car parfois, malgré qu'il n'avait pas l'habitude, il se plaignait du mal de poitrine. Comme il avait pour habitude d'aller à l'église très à bonne heure les fètes et dimanches, ce fut malheureusement le premier mai, jour de dimanche 1836, qu'il entra à l'église aussi à bonne heure, et le mème jour, pendant la grand-messe, il se sentit saisir à travers du corps de frissons froids, et à peine la messe terminée, il se rendit à la maison pour se mettre immédiatement au lit, en disant que sa fin approchait, et du moment il détacha son ame de la terre pour ne plus s'occuper que de la vie éternelle, malgré qu'il avait toujours vécu avec la plus vive foi religieuse et la piété la plus exemplaire, en rem– plissant scrupuleusement tous ses devoirs de bon chrétien . Son fìls Charles partit immédiatement pour aller consulter et chercher des remèdes chez M. le docteur Bezencenet à Aigle 74 , mais celui-ci lui déclara qu'il n'y avait peu d'espérance de lui conserver encore ses jours, vu qu'il était pris d'une forte inflammation de poitrine et de creur. En effet, malgré les soins et les remèdes, le samedi suivant, sur les huit heures [et] demie du soir, il rendit sa belle ame à Dieu 73 Note de l'auteur: «Elle rendit sa sainte ame à Dieu le 3 juin 1839, après un glorieux martyre de plusieurs années ». Elle est ensevelie à Salvan, le 4 juin 1839. 74 Henri (-Georges) Bezencenet (1803-1865), médecin à Aigle depuis 1828. EuG. OLIVIER, op. cit., p. 865.
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