BASA
Histoire de Jean-Charles Squinabol 231 canton [de] Zoug, et le lendemain dans l'après-midi j'ai pu en avoir connaissance et aussitot j'en ai fait faire la demande à mon maitre dont dans la journée me dit: « La piace est pour votre frère, c'est un beau jeune homme, il m'a plu; par bonheur que je n'avais pas promis cette piace à personne de ceux dont ils étaient venus me la demander hier et ce matin; par conséquent, écrivez-lui aussitot qu'il prenne son passeport et qu'il arrive avant que nous partions pour le Valais, vu que je tiens qu'il soit ici pour que je puisse lui donner mes instruc– tions pour soigner mes appartements et mon fìls 20 lorsqu'il viendra pendant mon absence ». Le mème jour, j'en informai mon frère par ma lettre en l'enga– geant à partir au plus tot possible pour occuper ce poste de distinc– tion et c'est ce qu'il fìt lorsqu'il a eu son passeport mais, arrivé à Aoste, camme son passe n'avait pas été vu par l'ambassade sarde en Suisse, le commandant 21 le fìt rétrograder. Il m'écrivit immédiatement son contrecoup, j'en informai mon maitre qu'il en fut très malcontent et, voyant qu'il ne pouvait plus y remédier, m'ordonna de lui retourner écrire en lui disant que maintenant il devait attendre son arrivée à Martigny avant de se remettre en route. Camme M. le commandant et sa famille passaient par le mont Cenis, moi je passai par le Saint-Bernard avec les effets et j'arrivai au pays plusieurs jours avant, que je les passai chez mes parents. Le jour que mon maitre devait arriver à Martigny je m'y trouvai avec mon frère et lorsqu'il lui a eu donné ses ordres, je le priai de m'avancer cinquante francs sur ma paie pour les donner à mon frère pour son voyage, et après avoir eu pris congé de lui je partis pour Sion, et mon frère quelques jours après partit pour Turin où quelques jours après son arrivée monta sa première garde au salon du roi. 20 Louis de Kalbermatten (1806-1862), major en 1849 dans le régiment Aoste-Cavalerie en Piémont. Alm. gén., t. VI, 1936, p. 322. 21 Comte Louis-Victor Thellung de Courtelary, commandant d'Aoste 1817- 1832, lequel commandant est en meme temps président du Conseil des commis depuis le Règlement particulier de 1773. (Obligeante communication de M. L. CoLLIARD, directeur des Archives historiques régionales, à Aoste.)
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