BASA

242 A. Donnet d'Etroubles que le pauvre Charles eut la joie de voir et d'embrasser celle qui lui avait donné le jour et qu'elle avait tant fait pour lui, pour la dernière fois. Ah! si la Providence avait pu permettre de penser que c'était la dernière année que notre bonne et chérie mère vivait, combien ce dernier instant n'aurait-il pas encore été plus pénible et plus douloureux! Je le laisse juger à tous les gens d'un bon cceur qui liront ces bien faibles mémoires 55 • 1 er [et J 2e décembre, M. le chanoine Gaillard 56 , procureur de la maison du Grand Saint-Bernard, qui était de passage nous fit l'honneur de manger la soupe avec nous, ce qui fut très agréable à notre bonne mère surtout, elle fut très joyeuse et contente, son appétit fut admi– rable et rien ne faisait présumer en elle de symptòmes de maladie, cependant le mème soir [elle] commença à se sentir un peu de malaise qu'elle attribuait à son rhume ordinaire. Le lendemain, elle se leva à l'ordinaire, malgré qu'elle avait passé la nuit un peu tourmentée par le rhume, mais sur le soir elle se coucha plus à bonne heure pour passer la nuit agitée par la toux. Le lendemain, on voulut faire venir un médecin, mais elle s'y opposa fortement en disant qu'elle n'en avait pas besoin, que les petits remèdes qu'on lui donnait lui suffiraient et que d'ailleurs elle n'était pas malade pour appeler un médecin. Le lendemain, voyant qu'elle n'était pas mieux, au contraire sa toux et sa fièvre augmentaient, alors je ne l'écoutai plus, j'allai trouver le docteur Zanini 57 , ancien médecin, qui l'avait déjà soignée en d'autres circonstances. En premier abord, [il] paraissait que ses remèdes lui avaient fait du bien, mais nous n'avons pas tardé à nous apercevoir qu'ils lui faisaient peu d'effet. Dans cette intervalle [sic], son fils Maurice-Joseph alla la voir et lui demanda pardon pour lui et sa femme en lui offrant ses services. ss Preuve que J.-P. Squinabol écrit pour etre lu, soit par sa famille, soit p~ d'autres lecteurs. 56 Pierre-Joseph Gaillard (1818-1879), chanoine du Saint-Bernard, pro– cureur de 1850 à 1877. Arm. val., p. 102. 57 Le Dr Giacinto Zanini, alors médecin de la prison delle Torri, à Turin. Calendario generale de' Regii Stati, Turin, 1843, p. 273.

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