BASA
Histoire de Jean-Charles Squinabol 243 Comme elle avait manifesté le regret de n'avoir pas été faire ses devoirs avant de se coucher, malgré qu'il y eut peu de temps qu'elle les avait faits, je fus trouver son confesseur, le chanoine Scannagatti 58 , pour lui faire une visite; il l'a trouvée assez mal et lui conseilla comme le médecin une saignée comme le seul remède qui puisse contribuer à sa guérison, mais soit qu'elle n'ait jamais été saignée, soit la répu– gnance qu'elle en avait, elle n'a jamais voulu y consentir. Le lendemain soir, son confesseur retourna et elle fit son devoir tranquillement et le lendemain matin elle reçut, avec cette douce résignation et vive foi chrétienne, tous les secours que la sainte religion catholique offre à ses enfants, entourée de tous ses enfants (hormis sa belle-fìlle et ses petites-fìlles qui étaient à Saint-Martin) et de son neveu Jean-Louis Bochatay, comme du sieur Auguste Lugon qui était notre pensionnaire 59 • . Le meme jour, je demandai au médecin une consulte, qui a eu lieu en sa présence, entre lui et un des premiers docteurs de la capitale dont j'ai oublié le nom 60 , mais tout fut inutile. Voyant cela, cette bonne mère dit à [Marie-] Rosine: «Ah, mon Dieu, Jean [-Pierre] est ruiné ». Le 12, veille de sa mort, elle me disait encore: «Ne te chagrine pas , je ne meurs pas encore, tu sais que j'ai été beaucoup plus mal à Aoste en 1826 ». Plus tard, voyant tous ses enfants avec les larmes aux yeux, [elle] nous dit: « Pourquoi pleurez-vous? Ne pleurez point, mes enfants, je suis tranquille, je n'ai rien qui me fasse de la peine! » 58 Luigi Scannagatti, chanoine de la Sainte-Trinité, église métropolitaine de Turin. Calendario generale de' Regii Stati, Turin, 1843, p. 67. 59 Deux neveux peuvent ici entrer en ligne de compte: Jean-Louis Bochatay (1812-1887), fìls de Jean-Pierre et de Julienne Revaz, époux d'Elisabeth Coquoz; ou bien Jean-Louis Bochatay (1824-1859), fìls de Cyprien et de Marie-Claire Jacquier. Auguste Lugon, non identifìable sans autre précision; dans le recen– sement de 1846, on trouve un Auguste Lugon (* 1824), fìls de Maurice-Joseph et de Marianne Lugon, ainsi que deux Auguste Lugon-Moulin. 60 Note de l'auteur: « Maffoni ». Angelo Camillo Maffone, professeur de médecine, à Turin. Calendario generale de' Regii Stati, Turin, 1854, p. 291.
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