BASA
246 A Donne! il retourna sur ses pas pour le prendre et le porter à sa pauvre mère. Mais alors il ne vit que le pain rompu par gros morceaux égaux 4 ! Dans sa surprise, il retourna vite près de sa mère; celle-ci lui donna un tablier pour prendre ces morceaux, mais il ne trouva plus rien en arrivant sur la piace, ni meme il n'aperçut pas la moindre trace de genre humain 5 • De 1815 à 1817, il dut, pour le secours de ses pauvres parents, se mettre en tete de ses deux frères cadets et aller mendier leur pain (malgré sa timidité) dans la plus grande partie du Bas-Valais, les étés exceptés, vu qu'il allait berger dans les Alpes. Les années 1818, 19 et 20, berger de chèvres aux villages des Marécottes et [des] Granges. Au printemps de 1821, par l'entremise de Nicolaz Revaz, de la Lenaire, il fut piacé domestique à l'hospice du Grand Saint-Bernard, où il resta jusqu'en octobre de 1824, qu'il céda la piace à son frère Maurice-Joseph, dont il l'avait déjà piacé depuis un an chez M. Addy, curé de Sembrancher, et ici en sa piace il fìt accepter son autre frère Charles. Les deux derniers mois [de 1824] et les quatte premiers de 1825, il reprit son instruction avec l'ex-maire Chapelet, et le restant de l'année il l'employa comme bùcheron en Savoie (Sixt) et régent de l'école primaire de son village. 1826, journalier de campagne pendant le printemps, et en été cultivateur d'un bien à Aoste avec ses parents, puis en hiver, régent de la meme école 6 • 4 Dans l'origina!: « égale ». 5 Note de l'auteur: « Sa mère raconte ceci à M. le curé Helzelet qui lui <lit que son enfant viendrait à avoir un jour un morceau de pain qu'il partagerait à égales parts avec la famille ». Sur Jean-Baptiste Helzelet (1785-1864), de Porrentruy, chanoine de l'Abbaye de Saint-Maurice, successeur du chanoine Moret en qualité de curé de Salvan, voir MAURICE GRoss, Sur les traces du « Déserteur », dans Ann. val., 1969, pp. 372-373. 6 Note de l'auteur: « Cette automne [sic], sa mère fìt une dangereuse maladie à Aoste qui dura quatte mois; son fils alla deux fois à Ollon chez le docteur Cossy (Cossi) qui la sauva par ses remèdes, aidé par les grands soins de son fils ».
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