BASA

Pierre-Etienne Due 287 pendant plusieurs années. Il aida aussi, avec générosité, les diverses reuvres valdotaines qui se recommandaient de son temps. Mais l'homme était d'un caractère plutot difficile. « Il avait le tort - écrit à ce propos le Duché dans l'article nécro– logique cité - de s'arréter trop sur certains points, et il faut bien recoµnaitre qu'il avait une tournure d'esprit à lui» . «Esprit originai» le définit à son tour le Messager Valdotain 1916. Il faut bien avouer qu'il ne jouit pas d'excessives sympathies au sein du clergé et notam– ment chez ses collègues du Chapitre de la Cathédrale. Ce manque de souplesse de sa part, fut, par exemple, une des causes de la disparition du célèbre hebdomadaire diocésain L'Indépendant, que le clergé avait opposé dès 1849 à l'anticléricale Feuille d'Annonces d'Aoste. P.-E. Due était en 1875 rédacteur de l'Indépendant. Le 1cr juillet de cette meme année décéda à Aoste, à l'age de 73 ans, le prévot de la Cathédrale Jean-Grat Jovet. La lutte pour la nomination du nou– veau prévot, « prima dignitas post episcopalem » se fi.t serrée. Soutenu par l'Eveché « dont il était une créature » 1 , le chanoine François– Marie Beuchod (1831-1900), originaire d'Annecy, l'emporta et reçut la dignité prévotale, ce qui provoqua une forte réaction de la part du clergé et surtout du Chapitre, dont l'opposition était représentée prin– cipalement par le chanoine L.-C. Gérard (t 1876), l'ancien implacable adversaire d'Orsières! P.-E. Due, qui était alors, outre que rédacteur de l'Indépendant, chancelier épiscopal, crut bon de publier dans le journal un article en défense de Beuchod, où il soutenait que « mieux vaut un saint venu de l'étranger qu'un scélérat vomi par le Pays ». Ces mots furent regardés par le parti adverse « comme un défì insolent jeté en public par le parti de l'éveché » 2 • Comme le principal bienfaiteur du journal 1 S. VESAN, Collection de notes et faits divers d'histoire valdotaine, 1889 (Ms. aux Archives paroissiales de Gignod). 2 Ibidem. Un cas analogue se produisit en 1882 au décès de l'archidiacre Louis Gorret; le Chapitre et l'opinion publique étaient favorables au chanoine Edouard Bérard (t 1889), le célèbre écr>ivain; mais Mgr Due lui préféra le chanoine Aimé Lucat (t 1911), de Torgnon.

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