BASA
Commémorations XLV abbé, a été son départ pour Rame en 1933 et la fréquentation des Instituts pontifìcaux spécialisés. Dans quelque rare moment de con– fìdence, Mgr Frutaz m'a avoué toute la peine et l'effort immense des premières années de son séjour romain, pour s'adapter à sa nouvelle situation. Le jeune prètre de 26 ans, qui avait célébré une messe sur le sommet du Cervin, portait avec lui dans la Ville éternelle son àme montagnarde, son caractère extrèmement réservé, qui n'était pas tel à lui concilier des sympathies immédiates. Il lui fallut toute la ténacité et l'application dont il était doué, pour s'insérer brillam– ment dans ce milieu d'études cosmopolite; trop évident était, de prime abord, le contraste entre la formation reçue et l'attitude désin– volte de la haute école romaine. Il s'achemina, avec un grand enthousiasme, vers deux spéciali– sations qui lui auraient ouvert les partes des sciences ecclésiastiques qui lui étaient chères. Aux Archives Secrètes du Vatican, il suivit les cours de Paléographie et Diplomatique de Giulio Battelli, de quelques années plus àgé que lui, qui s'affermissait déjà camme l'un des ma1tres de la paléographie contemporaine, et qui, par la suite, deviendra l'un de ses meilleurs amis. En mème temps, il fréquentait l'Institut Pontifìcal d'Archéologie Chrétienne, où il fut reçu docteur en 1936, en soutenant une thèse sur les origines et le développement du culte des Apotres en Orient et en Occident. lei, il fut à l'école des grands maìtres de la critique historique de l'époque, Pierre-Jean Kitsch, Joseph Wilpert, Léon-Cunibert Mohlberg, les professeurs Silvagni et Josi, Pio Paschini et Dom Wilmart. Il n'est pas étonnant qu'au contact avec ce que la culture ecclésiastique exprimait de mieux au cours des années Trente, Frutaz ait mùri une expérience d'excep– tion, réjoignant dans le domaine des antiquités chrétiennes, une com– pétence indiscutable. A l'age de 29 ans, il entrait camme « aiutante di studio » à la Sezione Storica de la Congrégation des Rites. Il y accomplit une bril– lante carrière, qui le porta presque au faite de la Congrégation. Prélat de cour, il exerça au sein de son dicastère une activité intense, marquée au coin d'une surprenante assiduité au travail, d'un dévoue– ment que l'on peut défìnir héroi:que, dans un secteur parmi les plus
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