BASA
Commémorations XLVII historiques et littéraires qui les agrémentent. Frutaz était un huma– niste et possédait l'art d'enrichir son texte de toute sorte de détails inédits, fruits de méticuleuses recherches bibliographico-archivisti– ques. C'est bien le cas d'ouvrages tels que Il Torrione di Niccolò V (1950) et Il complesso di Sant'Agnese e di Santa Costanza (1962), fort recherchés aujourd'hui sur le marché des antiquités. Une place à part occupent les imposants volumes sur Le Piante di Roma ( 1962) et Le Carte del Lazio (1972), dont l'intéret exceptionnel a été sou– ligné à plusieurs reprises par la presse internationale. En tant qu'historien de la liturgie, son information en la matière se révèle toujours ponctuelle, précise, aggiornatissima. Mais, exception faite de l'importante contribution relative au rit valdòtain, les études qu'il consacra à la liturgie ne sont pas telles à égaler sa produc– tion hagiographique, (il est vrai que la ligne de démarcation entre ces deux disciplines n'est pas toujours facile à saisir). Certains de ses apports en ce domaine méritent tout de meme d'etre relevés. Je me rapporte particulièrement à Una diaconia diocesana in Egitto ( 1949), au Culto delle reliquie e loro uso nella consacrazione degli altari ( 1965), et surtout à son fondamenta! Contributo alla storia della riforma del messale promulgato da S. Pio V ( 1960). Remarquables ses mises au point bibliographiques sur les Sacra– mentaires ambrosiens Bergomense et de Ariberto publiées par Mgr Paredi, et sur l'ouvrage d'Antoine Chavasse relatif au Sacramen– taire Gélasien. N'oublions pas que Frutaz preta sa collaboration assidue à Dom Mohlberg pour l'édition du célèbre Sacramentarium Veronense, autrement dit Léonien. C'est dans le domaine de l'hagio– graphie critique, cependant, que Mgr Frutaz a révélé le meilleur de ses qualités scientifiques, ses aptitudes de chercheur incompa– rable, son mérite et sa valeur, bref « les trésors de son érudition » pour employer l'expression de son illustre Ami, Mgr Aimé-Georges Martimort. On a avancé, peut-etre un peu hàtivement, que Frutaz était un tenant de l'érudition pour l'érudition, ou du moins qu'il était un érudit plutòt qu'un historien. Or, c'est précisément dans l'hagiographie, qui est une branche un peu particulière de l'histoire, qu'il se montra, à mon avis, historien, et meme grand historien.
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