BASA

XLVIII Académie Saint-Anselme Dans l'hagiographie, ce membre de la Société des Bollandistes se trouva à son aise. lei, il put exercer amplement sa critique très élaborée, j'oserais dire fignolée, en tout cas « accentuatamente ricer– cata », comme on l'a définie; appuyée sur une connaissance des sources et de la littérature sur le sujet presque parfaite. Il suffìt de parcourir les différentes « voix » soit articles de l'Enciclopedia Cattolica ou du Lexikon fur Theologie pour s'en rendre immédiatement compte; mais on ne peut se passer de mentionner comme emblématiques sous ce rapport, les deux études sur Spes et Achilleo vescovi di Spoleto ( 1963 ) et Paternò in onore di Santa Barbara: saggio agiografico e ortologico ( 1977), qui lui valurent les éloges inconditionnés des Analecta Bollandiana, une revue notoi– rement sobre en fait d'éloges. A c6té de l'hagiographie, la biographie historique. Certains pro:fìls, comme ceux qu'il consacra à Mgr Duchesne, à Mgr Gazin, à Mgr Due, dénotent l'historien accompli. Et que dire de l'esquisse qu'il a tracée dans l'Enciclopedia Cattolica, du pape Pie XI, « son pape », chez qui il retrouvait, en plus de l'image de l'érudit laborieux qui lui était chère, une consonance marquée avec une certaine façon de concevoir la réalité ecclésiale voire politique, qui était propre à sa génération? Il est un aspect de Frutaz érudit qui m'a toujours passablement intrigué. On sait de son admiration sans bornes à l'égard de Mgr Duchesne, le véritable père de l'érudition ecclésiastique moderne. A 19 ans, il était déjà un lecteur assidu des ouvrages du prélat français; le fait peut nous surprendre, si l'on considère qu'à cette époque Mgr Duchesne était encore tenu en soupçon de modernisme dans les milieux catholiques officiels . Or, Frutaz a toujours été un con– servateur convaincu, d'une orthodoxie cristalline, jamais il ne fit mystère de son intégrisme doctrinal. Et pourtant, dès ses jeunes années, il n'hésita pas un instant à se ranger décidément à c6té de l'avant-garde des érudits catholiques les plus engagés, en faisant siennes les méthodes les plus progressistes. La conception qu'il a eue de la recherche historique relève d'une modernité surprenante . Comment expliquer cette contradiction? Il n'y a qu'une dicho-

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