BASA

LII Académie Saint-Anselme son ouvrage de plus longue haleine, demeurent avec vraisemblance le texte principal de l'historiographie valdòtaine contemporaine, un instrument de travail, comme l'a remarqué l'éminent historien Jean Leflon dans sa Préface, destiné à opérer un tournant décisif dans les études historiques valdòtaines. Bien entendu, l'importance des Fonti se situe au niveau de la méthodologie générale; on prétendrait à tort y trouver une sorte de manuel spécialisé concernant n'importe quel secteur de la recherche, en particulier ceux qui ont trait à l'histoire socio-économique ou politico-institutionnelle, disciplines avec les– quelles Mgr Frutaz était moins familiarisé. Il me paraìt convenable, à ce point, de souligner un fait impor– tant. Indépendamment meme de l'histoire du Val d'Aoste, Frutaz a profondément senti le problème de l'histoire locale en général, et celui de l'histoire des historiographies régionales, en particulier. L'étude des propria diocésains, qu'on lui avait confiée en haut lieu, le mettant en contact avec les sources les plus disparates et les différentes historiographies locales, avait aiguisé son intéret pour celles-ci. Il en évalua et en saisit bientòt toute l'importance. Sa brillante dissertation sur les Fonti per la storia d'una diocesi ( 1968) en dit long à ce sujet. Conjointement avec Mgr Victor Charrière, l'auteur de la célèbre Introduction aux études d'histoire ecclésiastique locale, et avec Mgr M. Andrieu, dont on rappellera l'essai toujours valable sur La liturgie et !es travaux d' histoire locale, Frutaz a été l'un des rares savants de sa génération, qui ait situé l'historiographie locale dans sa juste perspective, en lui reconnaissant une pleine légitimité et une fonction précise dans le contexte des disciplines historiques. Et cela bien avant ce revival de l'Heimatsgeschichte, ou loca! history, auquel nous assis– tons meme au niveau universitaire, et qui représente un phénomène tout à fait récent dans l'horizon de la recherche historique en Europe occidentale. * * * Il n'est pas étonnant qu'Aimé-Pierre Frutaz, à cause de sa leadership culturelle incontestée, ait été appelé, par des suffrages