Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

98 Lin Co/liard ron), jusqu'à présent attribuée à Daniel Monterin, mais qui proba– blement est l'oeuvre du chanoine Claude De Tillier ( + 1701 ). Mochet se montre un enthousiaste des monuments romains de son Pays, et est profondément épris de l'idéal classique. Le Porfil renferme une centaine d'inscriptions funéraires, votives, com– mémoratives, la plupart recueillies sur place, de façon qu'on peut considérer cet ouvrage, conjointement avec l'Histoire de Viot, com– me l'un des premiers traités sur l'épigraphie valdôtaine. Numismate passionné, à l'instar de plusieurs de ses conci– toyens'\ Mochet a soin de décrire et de dessiner dans le Porfil, les pièces retrouvées in loco et qu'il juge d'un certain intérêt. Presque un siècle avant De Tillier, notre châtelain-notaire a essayé de dresser, pour la première fois, les chronologies des princi– pales autorités religieuses et civiles et, ce qui importe le plus, la généalogie des familles nobles du Pays. Le chapitre De la noblesse du Pays est un véritable petit traité d'héraldique, selon le goût du siècle, et Mochet fait étalage de sa bonne culture en ce domaine. Les données de ce chapitre, et surtout la vaste galerie de blasons dessinés en couleurs, constituent le premier essai connu d'un armo– rial et d'un nobiliaire valdôtain. · Le style de Mochet se ressent de l'époque baroque; il est bouffi et emphatique, riche en termes et tournures qui en France étaient tombées en désuétude depuis le xvr· siècle. Quant à l'orthographe, l'auteur conserve l's éthimologique des mots (este, evesque, etc.; il écrit au pluriel cittéz, chattouilléz, estantz, etc.; il ignore souvent les accents, l'apostrophe et la cédille; il ne fait pas de distinction entre i, j, y, ni entre v et u; il emploie des adverbes tels que ja, jaçoit que, etc. Le caractère fragmentaire du Porfil et son manque de fini expli– quent l'incurie du style, les périodes soudainement brisées, les nom- ., Le Porfil nous apprend le nom d'autres collectionneurs d'Aoste contemporains de Mochet, comme Sulpice Decriard, lieutenant du bailliage et syndic de la cité en 1652 , le no.taire Jean Camos et le chanoine Burland.

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