Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985
Etudes d'Histoire Valdôtaine 99 breuses anacoluthes. Encore que le style de Mochet soit le plus souvent lourd et embrouillé, lorsque le sujet s'y prête ou que son imagination s'exalte, la phrase s'embdlit. Il est certaines pages des chapitres consacrés à saint Bernard de Mont-Joux et au bienheureux Eméric de Quart, qui ne manquent pas de quelque charme littéraire, quoique le plagiat à l'égard du Miroir de.Viot soit parfois évident. Mochet se complaît dans le genre oratoire: les discours qu'il attribue à Annibal ne sont pas dépourvus d'entrain; dans l'Epistre panigerique il se montre assez au courant des débats philosophiques et des disputes théologiques sur la Grâce qui hantaient les esprits à cette époque; catholique fervent et bon patriote, il cherche à mettre en évidence le travail accompli par la Contre-Réforme ainsi que les privilèges et les libertés dont jouissait le Pays. Somme toute, et en dépit d'évidentes lacunes, le Porfil demeure un document linguistique d'un certain intérêt et le texte littéraire valdôtain le plus étendu du xvne siècle. LES SOURCES DU «PORFIL» Ce chroniqueur a fait un usage notable, et plus ou moins à propos, des citations bibliographiques. Erudition d'emprunt, si l'on veut, mais qui ne laisse pas d'intéresser vivement l'historien de la culture. Les ouvrages qu'il cite, généralement d'une façon très détaillée, nous permettent d;entrevoir en Mochet, un personnage assez cultivé, aux lectures vastes et variées. Tout cela paraît bien dém~ntir l'assertion de l'auteur, d'après laquelle son dessein n'était pas de «faire l'historien, mais simplement crayonner quelques traits de la vie de ceux qui ont illustré le pais par le merite de leurs vertus». (p. 301 ). Quant aux sources locales proprement dites, Mochet en a tiré, sans aucun doute, quelque parti. Il nous a décrit les monuments archéologiques et les monnaies anciennes; il a déchiffré les épigra– phes, en visitant dans ce but nombre de localités éloignées, entre autres, «les ruines du vieu·x chasteau de Chastel Argent» (p. 26) . Il s'est servi de sources narratives telles que «les vieux regestres» ·
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=