Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

102 Lin Co/liard Pape (Guido Papa), Jean Bodin, et les humanistes subalpins Pierre Cara, Hubertin Clerico et Bassano de Mantoue 17 • L'érudition ecclésiastique est présente avec Baronius et les jésuites Denis Petau et Pierre Ribadénéira. Notre auteur n'a pas non plus négligé les ou– vrages d'histoire régionale qui pouvaient se rapporter, en quelque manière, au Pays d'Aoste: la Chronique de Savoye de Guillaume Paradin, l'Augusta Taurinorum de Philibert Pingon, la Vallesiae Descriptio de Josias Simler et surtout l'Histoire de Bresse et de Bugey que son illustre contemporain, Samuel Guichenon, venait de publier en 1650 18 • Rappelons, en passant, qu'en 1654 l'historien bressan fut de passage à Aoste où il visita, notamment, les archives capitulaires de la Cathédrale 19 • On le voit aisément, l'information bibliographique et les sources archivistiques ne faisaient pas défaut à J.-C. Mochet, qui suivait aussi d'un oeil attentif les productions de ses contemporains. Ce nonobstant, la rhétorique baroque, le fait d'avoir accueilli, sans discrimination, tout ce que l'antiquité classique nous a transmis et de n'avoir su élaborer critiquement les matériaux documentaires, défauts communs à l'historiographie piémontaise et savoyarde de la première moitié du XVII< siècle, tout cela nous empêche de con– sidérer le Porfil de Mochet autrement qu'un spécimen de «zibaldone erudito» et, qui pis est, marqué au coin de l'esprit de courtisanerie. 17 Sur P. Cara, H . Clerico et Bassano de M. cf. G. VINAY, L'umanesimo subalpino ne! secolo XV, dans BSSS, Torino 1935. 18 La Chronique de Savoie de Paradin fut publiée à Lyon en 15 52 et réimprimée en 1561 et 1602. L'Augusta Taurinorum de Pingon parut à Turin en 1577 ; la Vallesiae Descriptio libri duo, vit le jour à Zürich en 1574 . Quant à l'Histoire de Bresse et de Bugey, parue à Lyon en 1650, Mochet en fait mention à la p. 343, sans nommer explicitement l'auteur. 19 Cf. V. CASTRONovo, Samuel Guichenon, op. cit., p. 116 et n. 38. (L'A. mentionne inexactement un «cenobio di San Maurizio ad Aosta») ; voir aussi à la p. 119.