Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

10 Lin Co/liard Maury lui-même fut chargé de fournir le projet de l'adresse. «Sur l'intervention énergique de M. Emery [supérieur de la Congrégation de St-Sulpice), le Chapitre exige des amendements que le cardinal accepte. Mais, par une perfidie insigne, l'éminence substitue au dernier moment son texte primitif au texte convenu, et M. Jalabert [un des trois grands-vicaires de Paris), qui en fait, devant la Cour, la lecture officielle, éprouve la pénible surprise de n'y pas reconnaître la version adoptée. Personne n'ose protester et le gouvernement s'em– presse de publier ce faux en invitant tous les Chapitres de l'empire à y donner leur adhésion»'. C'est ce que fit instamment le Chapitre métropolitain de Turin, et, sur son exemple, le Chapitre cathédral du diocèse d'Ivrea, dont la Vallée d'Aoste faisait partie, après la suppression du siège épiscopal valdôtain décrétée par Bonaparte. M. Poujoulat, dans son ouvrage sur le cardinal Maury\ a publié le texte de l'Adresse, avec les variantes des deux rédactions 4 • La déclaration parisienne insistait sur l'«adhési<?n pleine et entière, à la doctrine ainsi qu'à l'exercice des libertés de l'Eglise gallicane» . Elle soutenait aussi «qu'il n'y a dans l'Eglise aucune puissance indépendante des canons et qu'il n?en existe aucune qui ait le droit de mettre obstacle à la prérogative des Chapitres» . Tous les journaux de l'Empire reçurent l'ordre de publier l'a– dresse. Le gouvernement demanda les adhésions des Chapitres sur– tout en France et en Italie. A Milan, l'abbé Ferloni, théologien d'Eugène Beauharnais, vi– ce-roi d'Italie, travailla pour obtenir les «professions de foi» des Chapitres du royaume. Cette campagne au profit des libertés gallicanes remplit le mois de février 1811; elle préludait au Concile national qui se réunit à Notre-Dame le 17 juin 1811, sous la présidence du cardinal Fesch, oncle de l'empereur, archevêque de Lyon et primat des Gaules. 2 J. UFLON, op. cit., p. 261. 3 M . PoUJOULAT, L e cardinal Maury, deuxième édition, Paris 1859. 4 Op. cit., pp. 280-85 .