Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Valdôtaine 129 On ignore généralement que notre abbé, sans être un véritable paléographe, a été, dès sa première jeunesse, un fouilleur infatigable. «Dès ma première jeunesse, avoue-t-il, les recherches historiques m'ont attiré. Au Séminaire déjà j'avais mon rouleau de parchemin à ronger. N'ayant trouvé sur mon chemin personne pour m'encoura– ger et me guider, je m'en suis laissé détourner par d'autres occupa– tions» 9 • Le regret de n'avoir pas trouvé autour de lui la confiance et l'aide dont il avait besoin pour se spécialiser dans les études historiques, revient souvent dans ses pages comme un leit-motiv tendant à en– courager les jeunes valdôtains à s'adonner à l'étude sérieuse de notre civilisation sous tous ses aspects. * * * Dans sa brochure Ecrivons l'histoire de notre paroisse, à laquelle noùs venons de faire allusion, l'abbé Trèves ~borde le problème des monographies paroissiales, et il s'en fait l'apôtre. Dans ce contexte. s'inscrivent non seulement ses velléités de devenir l'historiographe attitré de son village natal, Emarèse, mais aussi ses encouragements à F. Gamba en vue de la réalisation du projet monumental conçu par ce dernier: l'Histoire du Mandement de Montjovet. · Quant à Emarèse, il ne réalisera que la publication de la mince plaquette ayant trait au célèbre ru, laquelle n'est pas du tout à dédaigner, tant pour les considérations très sensées qu'il développe 10 , que pour les détails très intéressants qu'il nous offre sur les techni– ques agricoles et artisanales au -~-~y~_n Age; ce qui apparente cet opuscule, sous un certain aspect, à l'excellente étude de l'abbê Henry, Reconnaissances et Inféodations dans le Valpelline en 1500 (Aoste 1938). 9 Ecrits, cit., p. 70. 10 «Quoique tout petit et novice, je n'ai pas pu m'empêcher de lui imprimer (à l'opuscule en question) cette tournure et accentuation «programmatiche» que ru as fort bien relevées... je désire un renouvellement des études historiques (valdôtaines) en tant qu'elles deviennent une leçon vivante et parlante, leçon venant évidemment de la vérité des faits exposés et je dirais des entrailles même de l'Histoire•>. Trèves à F. Gamba, le 29 janvier 1917 (Lettre IX).