Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

132 Lin Co/liard que valdôtaine», dont l'Académie Sr-Anselme devrait se faire, à son sens, le porte-étendard. «Mais, hélas, s'écrie Trèves, cette noble Institution de nos pères a le plus grand besoin d'un rajeunissement, sinon elle va devenir quelque chose de stérile et de suranné, voué à l'isolement et à la mort» 17 • «II est fort regrettable, ajoute-t-il, de voir une Société qui devrait incarner la pensée et l'âme valdôtaine se tenir à l'écart, isolée, comme enfermée entre quatre murs, espèce de chapelle aristocratique où ne pénètrent que quelques rares privilégiés, pris presque uniquement dans la cité, chapelle ouverte de deux à trois fois par an seulement et tombée actuellement 18 dans un véritable état de dépérissement» 19 • Ce thème du renouveau de l'Académie Sr-Anselme revient maintes fois dans la correspondance de Trèves. «C'est avec une sincère douleur, écrit-il, que nous tenons ce langage à l'égard d'une Société pour laquelle nous éprouvons, à la pensée de son glorieux passé, un véritable sentiment d'admiration et à laquelle nous nous sentons attachés par toutes les fibres de notre coeur de prêtre et de patriote» 20 • * * * L'intérêt social demeure à la base de la conception historiogra– phique de l'abbé Trèves. Les critiques, pas toujours pertinentes, qu'il adresse à la bour– geoise et à la noblesse (Cf. Lettre CXXX) sont, de toute évidence, conçues par Trèves en vue de donner plus d'espace à l'histoire populaire et sociale. «En vérité, écrit-il, je trouve que jusqu'ici on s'est laissé trop éblouir par le faste de.la Noblesse, alors qu'on a trop fermé les yeux sur les efforts longs, patients, tenaces du Peuple pour se former, s'éduquer, se libérer et payer le plus possible de sa personne, de son 17 Ecrits, cie. pp. 68·69. 18 On était aux dernières années de la présidence de F.-G . frutaz. 19 Ecrits, cie., p. 148. 20 Ibidem.

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