Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985
134 Lin Co/liard guerre mondiale; prix des salaires des ouvriers, des denrées, du bétail, des propriétés» 22 • Le nouvel historien devra encore relever «le rayonnement de l'Eglise, s'adaptant à l'évolution des temps» 23 • «Nous, enfants du XX< siècle, écrit Trèves, nous ne concevons pas l'histoire comme une oeuvre de pure littérature présentant une suite de tableaux brillants ou bien un simple travail de froide érudition stérile. Nullement! L'Histoire doit être une oeuvre vivan– te, instructive, féconde, poussant les générations présentes et futures à l'action chrétienne et sociale et aux progrès patients et ordonnés mais constants!» 24 «L'Histoire, confie Trèves à M. Gamba, m'attire non seulement pour l'intérêt intrinsèque du document historique, mais encore comme source de vérités sociales et d'enseignements moraux» (Let– tre XXVIII). * * * A cette prise de conscience de Trèves vis-à-vis de l'historiogra– phie de type social n'est sans doute pas étrangère l'influence qu'e– xerça sur lui l'ouvrage Les origines de la civilisation chrétienne de Godefroy Kurth, professeur à l'Université de Louvain, qui en 1912 visita Aoste et se lia d'amitié avec l'historien François-Gabriel Frutaz. Dans ses lettres à F. Gamba, l'abbé Trèves recommande avec insistance à son compatriote «émarésot» la lecture des Origines de Kurth. Les suggestions que Trèves dut dériver de cet ouvrage tombèrent évidemment sur un terrain fertile , déjà prédisposé à cette action sociale à laquelle l'humble recteur de Promiod s'était depuis long– temps consacré, avec ce petit groupe de confrères qui ont été chez nous les précurseurs de la démocratie chrétienne: les Micheletto, les Laie-Mury, les Bordet, les Jaccod., les Praz, et tout principalement Jean-Joconde Stévenin, dont on connaît les rapports étroits avec Romolo Murri. 22 Ecrits, cir., p. 141. 23 Ibidem. 24 ECrits, cie., p. 142.
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