Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Valdôtaine 247 Le premier de ces volumes, Les Cordeliers à Aoste, parut en 1957, avec une préface du chanoine Maxime Durand, président de l'A– cadémie Saint-Anselme. 11 s'agissait forcément d'un ouvrage de compilation, les archives du couvent Saint-François ayant été pillées et dispersées sous Napoléon . Mais c'est ici que se révéla le patient génie de l'auteur. Faute de sources documentaires et de première main, notre Ami se prit à accumuler pièce sur pièce tout ce que les historiens du passé avaient écrit sur ce sujet. De ce travail de dépouillement bibliographique à peu près exhaustif et digne d'un... bénédictin, on aurait pu s'attendre un de ces mélanges, fort appréciés par les érudits, mais sans vie et sans forme. Bien au contraire, il en résulta une mosaïque remarquable, où toutes les pièces, artistement disposées, firent de Les Cordeliers une monographie idéale, qui devait combler une grande lacune dans notre historiographie ecclésiastique. Ce n'était que le début. L'année suivante, 1958, virent le jour deux ouvrages fondamentaux: Le Père Laurent d'A oste et Les Capucins au Val d'Aoste. Le premier de ces deux ouvrages est une biographie de celui qui a représenté une des gloires authentiques du Val d'Aoste et de l'Ordre des Capucins au XIX• siècle. Dans son genre, l'étude de Père Félix se révèle d'une grande perfection, et c'est tout dire. Mais c'est principalement dans le volume qu'il consacra aux Capucins, que Père Félix a rejoint, à· mon sens, le comble de son engagement de cher– cheur et d'historien, pour ce qui a trait, au moins, à la Vallée d'Aoste. La recherche archivistique poussée à la limite du possible, la masse des documents consultés, leur organisation et la fusion intelligente des parties, font de Les Capucins au Val d'Aoste un ouvrage monu– mental et irremplaçable. Et pourtant une oeuvre de ce poids passa, à sa parution, presque inaperçue! L'époque, chez nous, n'était pas des plus heureuses. Une vague d'incompréhension, de méfiance, de crainte, semblait s'être généralisée. Un simple détail: une très haute personnalité ecclésias– tique valdôtaine opposa un refus net à la prière que l'auteur lui avait adressée de préfacer cet innocent ouvrage. Le Père en fut pénible– ment affecté, eu égard surtout à l'incroyable motivation! Le volume

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