Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985
24 Lin Co/liard Colliard, d'Hône, à cette époque étudiant de théologie, entretinrent du 25 février au 19 mars 1823, sur certaines brûlantes propositions «de Gratia». La période dans laquelle se place le différend en question, est des plus délicates, par rapport soit au mouvement doctrinal soit à l'af– fermissement d'une plus rigide conception disciplinaire au sein de l'Eglise. Les courants les plus divers - bien que plusieurs d'entre eux soient issus d'un dénominateur commun -avaient caractérisé la vie ecclésiastique aux XVII< et XVIII< siècles; depuis le gallicanisme épiscopal et parlementaire et le jansénisme théologique, jusqu'au richérisme, au fébronianisme, au quesnellisme, et aux mouvements qui vont sous le nom de «giurisdizionalismo» et de «regalismo». Ces tendances qui avaient abouti au synode de Pistoia, et aux schismes de l'Eglise Constitutionnelle et de la Petite Eglise, s'étaient comme étiolées après·le Concordat de 1801. L'Eglise catholique, mise au creuset, se relevait de cette expérience plus consciente de sa mission, moins liée à la contingence du temporel, plus compacte dans la discipline et plus assurée dans sa doctrine. Il n'est pas à croire que cette oeuvre de restauration des principes romains traditionnels ait pu se développer paisiblement, sans se– cousses, dans les rapports politiques ainsi qu'à l'intérieur des cons- oences. Cependant un peu partout, et, en ce qui nous concerne, dans les Etats Sardes, subsistaient des adhérents enthousiastes des anciennes tendances locales et d'un rigorisme moral de marque janséniste. En France, surtout, la reprise de la vie catholique après le Con– cordat de 1801, est décidément marquée par la même orientation doctrinale, nettement gallicane, qui avait caractérisé l'Ancien Régi– me. Pour ce qui a trait à la théologie morale, les luttes - bien 2 J. LEFI.ON , La crise révolutionnaire dans l'Histoire de l'Eglise de A. Fliche ec V. Manin, Paris 1951.
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