Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Valdôtaine 259 avouer que ses antagonistes ecclésiastiques, Gérard en particulier, ne renonçaient pas, eux non plus, aux tons virulents d'une querelle cinglante et sanglante. Encore faut-il remarquer que, par rapport au contenu, le progressisme d'Orsières n'a rien de cet esprit démagogi– que et factieux , intolérant et conformiste, prônant l'anarchie, le permissivisme et l'immoralité, qui est le propre d'un certain pseu– do-progressisme à la mode. Le progressisme quelque peu utopique d'Orsières est sincère, ouvert, dépourvu de tout sous-entendu, de toute duplicité, hautement responsable, moral. «Il n'y a point de liberté sans lois: et l'idée de loi implique celle de devoir» . Quant à sa pensée proprement ecclésiastique, elle revêtait, jus– qu'à Vatican II, un caractère de pure érudition historique; les con– clusions du Concile ont confirmé, en partie, la justesse des observa– tions et des intuitions du penseur de Chambave. Le temps est venu, croyons-nous, de rendre justice à ce pédago– gue catholique, qui a devancé son temps. Si l'on excepte en effet quelque point relatif à la discipline ecclésiastique 6 , l'oeuvre d'Or– sières, quant à son fond, doit être ramenée au Catholicisme. Pas toujours sereine dans son exposition formelle, elle demeure tout de même le témoignage le plus important de la pensée catholico-libérale valdôtaine au XIX< siècle. Ce message fondé sur «le bon sens, la raison, la religion» résonne encore aujourd'hui comme un avertisse– ment contre toute forme d'intolérance idéologique et culturelle. 6 Il esc cependant. avéré que jusqu'à Vatican l" (1870), le Gallicanisme représentait une opinion tolérée, au sein du Catholicisme.

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