Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Valdôtaine E - GRAND CAHIER (Ms. 14) Ms. (34 x 24 cm), 639 fol., relié en toile et carton. 277 Sous cette dénomination conventionnelle l'on désigne un très important manuscrit des archives du Conseil des Commis, contenant des mélanges documentaires d'un très grand intérêt. Il débute (fol. 1-2) par la copie de la donation de 1125 du comte Amédée III de Savoie à la Maison de Mont-Joux. Suit (fol. 3-150) une copie des franchises du .Duché d'Aoste (1336-1536), due à la main de Philibert-Bonaventure Bornyon, pro– bablement en vue de la rédaction du Coutumier 10 • Aux fol. 118-119 est inséré le Catalogus ... Episcoporum ... Auguste Pretorie, édité par A.-P. Frutaz, Le Ponti, cit., pp. 269-270. Le restant du ms. est composé d'une masse de documents relatifs au Conseil des Commis (surtout lettres autographes des ducs de Savoie) qui mériteraient une analyse complète, et qui constituent l'antécédent immédiat des trois manuscrits des Lettres et Edits des Ducs de Savoie (Mss. 11 , 12, 13; voir supra à la lettre D) 11 • DE TtLUER, Inventaire, no CCXXXVIII et passim. 10 Ph.-B. Bornyon a été, avec plusieurs juristes valdôtains de l'époque, l'un des principaux rédacteurs du Coutumier. L'oeuvre de coordination des nombreuses sources (franchises) utilisées en vue de l'édition de ce corpus, fut confiée à l'évêque de Belley et premier sénateur de Savoie J.-G. Ginod (lui-même originaire du Val d'Aoste) . Tout ceci démentit catégoriquement certaines récentes affirmations d'après lesquelles le Coutumier serait l'oeuvre de juristes soit turinois soit savoyards plutôt que le fruit de «consuetudini popolari». Il suffit de parcourir le très détaillé procès-verbal de J.-G. Ginod en tête du Coutumier pour se rendre compte de l'immense travail de collation des usages populaires locaux accompli de 1572· à 1581 par nos juristes valdôtains. Les manuscrits de Bornyon conservés à la .Bibliothèque du Grand Séminaire, en plus de la copie du Grand Cahier, sont un témoignage, s'ille fallait, du sérieux effort entrepris par nos savants «praticiens» en vue de .!a codification des coutumes locales, qui, naturellemeilt, se ressentaient de l'influence du droit commun, du droit canon, du droit franco-burgonde, etc. Cf. F.-G. FRUTAZ, Le Coûtumier du Duché d'Aoste, in Augusta Praetoria (1919), pp. 18-26; P.-A. FARINET, Notice historique sur le droit dans le Pays d'Aoste et particulièrement sur le Coutumier valdôtain, Aoste 1956,passim.; G . RooDI,jean-Geolfroy Ginod ela redazione delle «Coustumes du Duché d'Aouste» (sous presse in BAA XVII). 11 Ce ms. appartenant aux Archives du Conseil des Commis, fut emprunté aux