Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

290 Lin Co/liard Vers les années 1954-60, jeune universitaire d'abord, et ensuite étudiant en théologie, j'ai eu l'occasion d'apprecier une fois de plus la droiture morale, l'honnêteté intellectuelle et le grand amour au Pays de Lino Binel, dans ce cadre qùelque peu excentrique et paradoxal qui lui convenait à merveille et qui semblait le rapprocher d'un autre esprit enthousiaste et inquiet, ce génie du Canavais qu'a été Flavio Razetti, celui-ci encore, un ami de famille . J'ai toujours inconsciemment associé la figure si singulière, même dans ses traits physiques, de Lino Binel, à celle d'un illumi– niste du XVIII< siècle. De l'Illuminisme, Binel avait tiré sa concep– tion de l'homme, qui est raison, activité, liberté et conscience. Et à cette Conscience Suprême, il crut. Plus qu'à l'alpiniste de renom, au lutteur pour la liberté valdô– taine, à l'homme politique, c'est à l'Homme tout court, à son esprit indépendant, anticonformiste et non-opportuniste, à sa loyauté (parfois un peu rude), à sa passion pour le Val d'Aoste, que je veux rendre cet hommage d'affection et de reconnaissance à la fois, com– me il se doit ·à un cher et vieil Ami disparu.

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