Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

MGR AIME-PIERRE FRUTAZ (261) Il m'échoit l'honneur, mais aussi la tâche difficile de commémorer ici, au sein de son Académie, notre regretté Président, Mgr Frutaz. Je ne voudrais pas réduire cet hommage à une nécrolo– gie conventionnelle, qui évoque simplement des linéaments et s'ef– force de décrire une carriere. A six mois de distance de sa mort, après l'évocation qui a été faite, comme il se doit, par d'éminents princes de l'Eglise 1 et par Mgr notre Evêque, de l'homme, du prêtre, de l'ami, l'heure est peut-être venue de tenter un profil, de tracer une esquisse plus approfondie de l'érudit, du savant qu'a été Mgr Frutaz. Si, en effet, sur le plan intime et personnel, la vocation sacerdo– tale vécue par Aimé-Pierre Frutaz dans sa sublime intégrité, représente le fait essentiel et marquant de sa vie, il n'est pas moins vrai que ce qui a caractérisé son existence c'est bien sa figure d'érudit. En l'esquissant, je ne prétends point toutefois entrer dans le mérite de son activité scientifique, en dresser un bilan, et moins encore évaluer dans le contexte des différentes disciplines, l'apport concret de son oeuvre. Tout ceci serait prématuré. Depuis son adolescence, Pierre Frutaz possédait le goût de l'érudition. Il est très difficile d'expliquer la genèse de certains penchants, de certains attraits, de certaines vocations. Il arrive pro– bablement pour cette tendance vers la recherche érudite, ce qui se produit pour la poésie, la musique, l'art. On naît érudit, avant de le devenir, comme on naît poète, musicien ou artiste. 1 Voir l'opuscule S.E. Amato Piett·o Fmtaz. In Memoriam, Roma 1980, contenant des écrits du cardinal P. Bertoli, du cardinal P. Palazzini, des Pères P. Molinari et U. Fasola, er de M. N. Del Re.