Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

302 Lin Co/liard contraste entre la formation reçue et l'attitude désinvolte de la haute école romaine. Il s'achemina, avec un grand enthousiasme, vers deux spéciali– sations qui lui auraient ouvert les portes des sciences ecclésiastiques qui lui étaient chères. Aux Archives Secrètes du Vatican, il suivit les cours de Paléographie et Diplomatique de Giulio Battelli, de quel– ques années plus âgé que lui, qui s'affermissait déjà comme l'un des maîtres de la paléographie contemporaine, et qui, par la suite, de– viendra l'un de ses meilleurs amis. En même temps, il fréquentait l'Institut Pontifical d'Archéologie Chrétienne, où il fut reçu docteur en 1936, en soutenant une thèse sur les origines et le développement du culte des Apôtres en Orient er en Occident. Ici, il fut à l'école des grands maîtres de la critique historique de l'époque, Pierre-Jean Kirsch, Joseph Wilpert, Léon-Cunibert Mohlberg, les professeurs Silvagni et Josi, Pio Paschini et Dom Wilmart. Il n'est pas étonnant qu'au contact avec ce que la culture ecclésiastique exprimait de mieux au cours des années Trente, Frutaz ait mûri une expérience d'exception, rejoignant dans le domaine des antiquités chrétiennes, une compétence indiscutable. _ A l'âge de 29 ans, il entrait comme «aiutante di studio» à la Sezione Storica de la Congrégation des Rites. Il y accomplit une prillante carrière, qui le porta presque au faîte de la Congrégation. Prélat de cour, il exerça au sein de son dicastère une activité intense, marquée au coin d'une surprenante assiduité au travail, d'un dévouement que l'on peut définir héroïque, dans un secteur parmi les plus délicats de la vie de l'Eglise, entraînant une grave responsa– bilité morale. Il s'acquitta de sa tâche (la préparation des informatio– nes, des positiones et des vota sur les vertus des Serviteurs de Dieu), avec une diligence frisant le scrupule, une haute conscience, et cette délicatesse qui convient à ceux qui gèrent les «res sacrae». Nul mieux que Mgr Frutaz, si intimement pétri de son caractère sacerdotal, n'eût pu remplir des fonctions si singulières. A partir de 1948, en plus de son travail habituel auprès de la Congrégation, le savant prélat exerça une formidable activité érudite que son grand Ami, M. Niccolo Del Re, a condensée dans la

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