Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'HiStoire Valdôtaine 307 éminent humaniste qu'a été le prévôt du Grand-Saint-Bernard Ro– land Viot, et que le prévôt de h Cathédrale Louis Gorret (1870-1928) avait enrichie de milliers de volumes, et surtout de l'incomparable fonds Gal-Duc. C'est là, dans cette bibliothèque à laquelle il se dévouera pendant un demi siècle,.et à laquelle, par un geste de munificence, il destinera sa riche collection personnelle, que Pierre Frutaz révéla entièrement sa vocation d'érudit et perfectionna son goût de bibliophile passionné et expérimenté. Ses contributions sur Un Missel noté du,Xl' siècle (1929), l'oeuvre de ses 22 ans, et Un Pontifical du XI' siècle (1931) parues dans la «Revue grégorienne», et qui à 50 ans de distance conservent toute leur importance scientifique, ne représentent pas seulement les pri– meurs de la production érudite du jeune abbé, mais le début de son activité d'historien du rit valdôtain , qui à travers d'autres nombreu– ses études, s'achèvera exactement un demi siècle plus tard, par la relation sur le Bréviaire valdôtain de Tolède , présentée à l'Académie le 28 août 1979. Mgr Frutaz a offert des apports substantiels à l'archéologie valdôtaine (il nous suffit de rappeler sa magistrale étude sur I monumenti paleocristiani di Aosta) ; à l'héraldique (rappelons sa pla– quette sur La devise des Challant) ; à la bibliographie (son esquisse bibliographique sur Mgr Duc et le chanoine Frutaz continuera pendant longtemps à faire autorité); à la généalogie (remarquables ses notes sur l'origine valdôtaine de la famille Passerin); à la paléo– graphie (voir la récente édition du ms. anépigraphique des Archives Capitulaires d'Aoste parue daris la Miscellanea Battelli); à l'histoire ecclésiastique (mentionnons du moins l'importante étude sur la Visita apostolica di Mons. Bonomi alla diocesi di Aosta ne/1576) . Mais c'est surtout à l'hagiographie locale que Mgr Frutaz réserVa toutes ses attentions. L'hagiographe de renommée internationale, ne pouvait évidemment pas se démentir. C'est en ce domaine qu'il exerça de façon magistrale sa critique éclairée; c'est ici, autant que dans la méthodologie historique, qu'il laissa ses traces les plus mar– quantes. Il n'entre pas dans le cadre de cette commémoration, d'examiner en détail les moments de cette importante oeuvre de restauration,