Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985
Etudes d'Histoire Valdôtaine 29 ans des chaires de dogme et de morale au Grand Séminaire se montrèrent, au dire de Mgr Duc, «fidèles disciples de Saint Liguori et suivirent constamment les doctrines romaines» 12 • D'excellents ouvrages, au point de vue scientifique, tels que le Dictionnaire de Théologie de Nicolas-Sylvestre Bergier et l'Histoire ecclésiastique de Claude Fleury, prônant cependant un net gallicanis– me, étaient aussi fort répandus dans le milieu ecclésiastique d'Aoste. Cette situation, assez confuse par elle-même, était ultérieure– ment compliquée par les querelles du Chapitre de la Cathédrale avec l'évêque et la Cour de Rome en vue de la conservation de la liturgie particulière valdôtaine. Le rigorisme doctrinal et de ministère caractérise aussi les écrits et l'oeuvre de l'abbé Goirand de La Baume, prêtre français émigré, auquel est due la diffusion dans notre Vallée du culte du Sacré-Coeur de Jésus et qui joua un rôle actif dans la vie religieuse valdôtaine à cette époque. Goirand professait en morale le probabiliorisme. Dans ses lettres, publiées par Pierre-Etienne Ducn, il accentue la polémique antipro– babiliste, en excitant ses amis d'Aoste à l'étude de Massillon dont, dit-il, «la morale est sévère, sans être janséniste 14 » et il manifeste aussi une certaine rigueur vis-à-vis de la communion fréquente. Il est un passage de ses lettres qui frappe; c'est lorsqu'il exprime son scepticisme sur l'efficacité des systèmes adoptés dans les missions françaises de la Restauration 1 ~: j'ai observé- écrit Goirand - que voulant faire approcher de la Table Sainte beaucoup de monde, selon le système des missionnaires de France, il y a de beaux spectacles de ferveur, mais beaucoup plus d'apparence 12 Ibidem, p. 398. 13 P.-E. Duc, Le élergé d'A oste att XVIII' siècle, Turin 1881, pp. 72-83. 14 Lettre au chan. Jean-Grat Duc, supérieur du Grand Séminaire, 1822. Dans nne autre lettre de 1801 écrite de Farnese, diocèse d'Acquapendente, et adressée à M. Porliod (plus tard archidiacre ec vicaire général), l'abbé Goirand affirme: «Le probabili~me et le climat font du mal• . A propos de l'encyclique du pape Léon XII sur l'extension du jubilé, il y voie «avec consolation ce sage milieu encre les probabilistes et les cutiorisces• (Lettre au chan. J.-G. Duc, 1827). " Cf. A. ÜMODEO, Aspetti del Cattolicesimo della Restaurazione, Torino 1946.
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