Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Valdôtaine 381 appelait «union du gouvernement», et que nous appellerions un régime de «monarchie limitée» . Un fait capital, pour qui sait lire les anciennes chartes, c'est que l'octroi de ces libertés a été déterminé presque toujours à la suite d'une requête de l'élément local (d'abord le Conseil des Citoyens et Bourg d'Aoste, agissant au nom de tout le Pays, et les Trois Etats ensuite). Faisant propres ces instances, le souverain concédait les libertés requises. Examinons de près les étapes essentielles de cette politique qui se retrouve in nuee dans les franchises de 1191. De là a pris l'essor une longue série de documents s'échelonnant du XIII< au XVIIIe siècle, qui constitue un véritable corpus libertatum, une des sources fonda– mentales de l'autonomisme et du droit valdôtains. Nous avons déjà parlé de la confiqnation de la Charte des Franchises en 1206. Elle reçut d'autres importantes ratifications et amplifications en 1253, 1281, 1296, 1337 , 1353, 1380, 1391 ; en cette dernière occasion, le comte obligea tous ses fonctionnaires d'Aoste à prêter serment aux franchises de la Patria Vallis Augustae. Tous ces documents on peut les lire dans le Livre Rouge de la Cité d'Aoste , une sorte de bible des libertés valdôtaines que De Tillier, au dire de F.-G. Frutaz, consultait religieusement. Ces libertés furent solennellement confirmées et accrues lors des célèbres Audiences générales, notamment en 1337, 1409, 1430 et 1466. En 1430, le duc Amédée VIII, dans ses Statuta Sabaudiae, dérogeait à la loi commune, en reconnaissant explicitement que le Duché d'Aoste et la Patrie de Vaud se régissaient selon leurs propres lois et couturnes. Il serait trop long ici d'énumérer tous les actes de confirmation et d'octroi de nouvelles libertés de la part des souverains, au cours du XV< et du XVI< siècle. Il nous paraît opportun cependant d'en mentionner quelques– uns, parmi les plus importants, car ils constituent des pierres mil– liaires du particularisme valdôtain. Jusqu'à ces derniers temps, il était plutôt difficile de répérer ces textes non contenus dans le Livre Rouge. Heureusement, la décou-

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