Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

382 Lin Colliard verte auprès des Archives Capitulaires de la Cathédrale d'un manus– crit de De Tillier, dont nous avons publié récemment l'Index, facili– tera pour l'avenir les recherches, dans ce sens, des historiens valdô– tains. Il s'agit d'un manuscrit inédit, d'une richesse extraordinaire, auquel nous avons donné le titre conventionnel de Répertoire des libertés du Duché d'Aoste 20 • C'est surtout dans ces documents officiels, encore imparfaite– ment connus, appelés Mémoriaux répondus, que les souverains répondaient, généralement d'une façon favorable, aux suppliques et aux desiderata que leur exposaient les Etats d'Aoste, se réunissant en ce temps-là presque toujours avec ceux de la Savoie. Il s'agit, sans contredit, d'une page de l'histoire du Val d'Aoste, encore toute à étudier et du plus grand intérêt. Nous avons compté dans le susdit Répertoire au moins une trentaine d'actes souverains, s'échelonnant de 1456 à 1536, tous relatifs au problème des libertés valdôtaines, une mine formidable que De Tillier lui-même n'a pu qu'exploiter d'une manière in– complète dans son Historique. Rappelons au moins, parmi tant d'autres, les importants édits de 1479 et 1481 consacrant lé privilège fondamental du syndicat, pour la définition duquel nous renvoyons à De Tillier (Historique, éd. 1966, p. 363). * * * Nous avons cité la date de 1536. Nous ne nous attarderons pas à faire l'historique d'événements connus par tout le monde. Nous aimerions seulement souligner un fait qui a échappé trop souvent à l'attention de nos historiens. Nous devons bien reconnaître que c'est ce corpus libertatum qui demeure à la base de l'autonomie et du régime de presque-indépendance que le Val d'Aoste a réalisé à partir de 15 36. Certes, des contingences 2 ° Ct. L. COLLIARD, Les manuscrits de Jean-Baptiste De Tillier, in «Bibliothèque de I'Archivum Augustanum», XV, Aoste 1982, pp. 90-135, et en extrait. «Ces libertés, affirme Alexandre Passerin d'Encrèves (Ecrits de philosophie politique et d'histoire valdôtaine, Milano 1984, p. 83) ce sont elles qui ont donné un caractère cout particulier à l'histoire de notre pays et qui forment le noyau de la culture valdôtaine».