Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985
388 Lin Colliard historiographie l'a amplement reconnu, a fait oublier assez vite aux sujers valdôtains les moins aisés, une forme de gouvernement qui, malgré ses qualités politiques intrinsèquement et théoriquement fort importantes, était de facto basée sur des privilèges féodaux désormais révolus. Enfin, il ne faut pas sous-estimer un motif idéal, voire sentimental. Les Valdôtains continuèrent à considérer la Monarchie sous l'aspect idéalisé d'une institution supérieure, charismatique, irrévocable. Ce ne fut qu'avec l'avènement du Fascisme, la suppression bru– tale du français, et la II<guerre mondiale, que cette fidélité séculaire fut mise en doute, auparavant par une minorité, ensuite par la plupart des Valdôtains. Mais dans le référendum institutionnel du 2 juin 1946, un tiers environ de nos compatriotes reconfirmèrent encore une fois leur fidélité à l'ancienne dynastie et au nouveau roi, Humbert II, qui le 7 septembre 1945 avait signé le décret rétablissant, après 172 ans, l'autonomie valdôtaine, et qui pendant toute sa vie (comme comte de Sarre aussi) montra un grand attachement à cette terre valdôtaine, la seule ayant appartenu, sous des formes différentes, mais sans· discontinuité, à la dynastie 30 , depuis le premier jusqu'au dernier Humbert. NOTA Vers 1944, d'après S. CAVER!, Souvenirs et Révélations, Bonneville 1968, p. 58, «quelque vieux monarchiste avait même envisagé une formule d'union personnelle», en vue d'une solution équitable de la question valdôtaine. Cela aurait représenté un retour à la quasi– indépendance d'antant. 30 Saufla période 1798-1814, sous le régime français. Sur les vicissitudes qui ont porté à l'actuel régime autonome, cf. A. Zt.Norro, Illungo cammino verso lo statuto d'autonomia , in Les origines du Statut Spécial, Aoste 1985, pp. 9-86.
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