Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Valdôtaine 45 fides est prima gratia et fons omnium aliarum. Voyez Bailly (edit. 3, tome 3, De Gracia, pag. 228) 3 • La foi n'est donc pas la première grâce. Enfin je finis par conclure que bien loin d'être désabusé par votre leccre, au contraire elle n'a fait que me procurer une occasion de m~affermir davantage dans mon opinion que je crois ne pouvoir abandonner qu'en abandonnant la foi de l'Eglise. Je vous ai donc fait voir que vous soutenez des propositions condamnées par les Conciles, et surtout par celui d'Arles, condamnées par les papes Innocent X et Alexandre VIII, que vous souce– nez la cinquième proposition de Jansénius qui a été condamnée comme téméraire, scandaleuse et hérétique, je vous ai fait voir en un mot que vous êtes dans l'erreur; je porte compassion à votre situation et je ne puis me persuader que M.r le Prévôt de Quincinetto soie de votre sentiment, car un homme qui a des lumières autant que lui ne devroic et ne pourroic jamais vous envelopper de ténèbres si épaisses, ni un savant dogmacicien cel qu'il esc, vous induire en des erreurs si grossières. J'aime encore mieux me persuader que vous aurez pris des qui pro quo dans les explications, et, qui pis esc, ne les faites que pour éprouver mon ignorance. Au reste je vous prie de venir à de meilleurs sentiments, et si vous avez encore quelques doutes après ceci, vous devez vous adresser à MM. les Grands Vicaires 4 qui ne manqueront pas de vous donner des lumières. Quant à moi, je crois fermement que Dieu donne des grâces suffisantes à tout le monde, et ceux qui se damnent, se damnent par leur propre faute. Et je pense aussi qu'il esc beaucoup plus expédient de travailler pour correspondre à la grâce par nos oeuvres, que de disputer sur ses qualités et sa nature. Dieu dit à un chacun de tous les hommes : bonum et malum est ante te ad quod volueris porrige dexteram. Si selon vous les infidèles etc. : n'auroien t pas de grâces suffisantes pour pouvoir faire le bien et éviter le mal, ils n'auroient donc point de libre arbitre. Ce qui seroit une grande hérésie. Tels sont mes sentiments, CHINC(HJÉRÉ curé Donné à Issime le 4 mars 1823. ' En 1789, paraissait à Paris la Theologia dogmatica et moralis de Louis BAILLY (1730-1808), professeur de théologie à Dijon. Ce manuel connut un grand succès. Il fut en usage au Grand Séminaire d'Aoste jusqu'en 1852, lorsqu'il fut mis à l'Index par le Saint-Siège. L'auteur était un gallican convaincu et un rigoriste. ~ Mgr De La Palme avait associé au gouvernement du diocèse comme vicaires généraux, l'abbé Charles Passerin d'Entrèves (1766-1830) et le chanoine Gaspard-Prosper Chappellain (1766-1856) tous les deux, par la suite, prévôts de la Cathédrale.

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