Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

Etudes d'Histoire Vatdôtaine 47 comble de l'absurdité. Car ce Sr-Docteur après avoir parlé des enfants qui meurent sans baptême, quoique nés de parents religieux, et empressés pour le leur procurer, quibus providentia Dei non consulit ut renascentur ad haere– ditatem caelestem, il ajoute : Nimiae vanitatis et coecitatis sunt, si etiam his consideratis, nondum dignantur exclamare nobiscum: o altitudo, etc. non itaque misericordia gratuita Dei pertinacissima adversentur insania... nec de inscruta– bi/ibus judiciis ejus audeant judicare, cur in una eademque causa super alium veniat misericordia ejus, super alium maneat ira ejus. Et peu après: mirum est autem cum his coarctantur angustiis (Pelagianis) in quanta se abrupta praeci– pitent metuentes retia veritatis (Ep. ad Sixtum n. 32 et seq.); lisez-là toute, s'il vous plaît, et il vous instruira mieux que personne, si vous daignez l'écouter avec la docilité qu 'il mérite. C'est bien ce qu'il faut faire pour s'assurer bien des sentiments de quelqu'écrivain que ce soit et ne pas trop se fier à quelque morceau détaché cité par ces Scholastiques, qui souvent ne font, que se copier les uns les autres sans presque jamais aller à la source. Lisez, je vous prie, non seulement cette lettre célèbre; mais aussi ses autres écrits sur la grâce et surtout De gratia Christi, De Correptione , et De gratia et de praedestinatione sanctorum, etc. et vous le trouverez toujours pleinement d'accord avec lui-même pour dire que non injustus Deus, qui non omnibus, et uni potius, quam a/teri donat gratiam; et cur huic subvenitur, illi non subvenitur, revocandum ad Dei judicia occulta, gratia a/iis ex misericordia datur, ex veritate non datur, etc. Vous y trouverez aussi qu'en parlant ainsi de la grâce, il n'entend parler que du secours, qui est nécessaire à l'homme pour faire le bien et opérer son salut, c'est à dire justement de votre grâce suffisante; si vous ne lui donnez pas un nom tout-à-fait vuide, et sans réalité. Intelligenda est - dit-il - gratia Dei per J.C.D.N. qua sola homines liberantur a malo, et sine qua, nullum prorsus sive cogitando, sive volendo, sive amando sive agendo faciunt bonum, etc. (De correp. et de gratia, c. Il , n. 3). Vous y trouverez, par conséquent, combien a été hasardé votre distinguo sur ces paroles: scimus gratiam Dei, etc. et vous apprendrez qu 'il n'est pas prudent l'exemple de ceux qui, par des interprétations arbitraires font dire aux SS. Pères, et même à la Sainte Ecriture, tout ce qui leur plaît, et qui favorise leurs préjugés. Maintenant donc, lancez vos satyres si vous osez, non plus sur moi, mais sur ce grand Docteur de l'Eglise, et accusez-le de nier le libre arbitre, et d'enseigner une doctrine contraire à la foi catholi– que, lui que l'Eglise a toujours regardé comme le guide sûr, et l'interprète fidelle de ses sentiments surtout dans les matières de la grâce, lui à qui Sr-Jérôme donne cette louange, qu'il étoit redouté par tous les hérétiques, parce qu'il les réfutoit, lui que Sr-Bernard appelle le «Marteau des héréti-