Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

48 Lin Colliard gues», malleum haereticorum, lui enfin à qui le savant jésuite Pétau ) n'a pu réfuser ce témoignage: Quotquot deinde consecuti sunt Patres, ac doctores, tum vero Ecclesiae Romanae Praesules, Praesuluuzque conventus aliorum, ratam (doctrinam S. Augustini) et catholicam esse judicarunt. Hactenus de S. Au- . gustino. Venons maintenant au Concile de Trente. Il reconnoit les paroles de St-Paul, mais il leur donne l'explication vraiment catholique, en disant: Etsi ille (Christus) pro omnibus mortuus est, non omnes tamen mortis ejus beneficium recipiunt, sed ii dumtaxat, quibus meritum passïonis ejus communi– catur. Or, dites-moi, je vous prie, de bonne foi : votre grâce suffisante d'où vient-elle? Quelle source lui assegnez-vous? Toutes les grâces spirituelles viennent certainement en nous par l'application des mérites de J.C. Or selon ce sacré Concile, tous ne reçoivent pas l'application de ces mérites; donc tous ne reçoivent pas des grâces spirituelles. Tous vos distinguo, peuvent-ils éluder la force de cet argument? Voilà notre croyance tout-à– fait conforme aux décisions de l'Eglise. Et toutefois la 5< proposition attribuée à Jansénius a été justement condamnée, je l'avoue. Car il y a de l'impiété à dire, que les expressions de St-Paul sentent le semipélagianisme. Mais néammoins on peut bien en abuser pour le favoriser. Et quel est l'hérétique, dit Sr-Augustin, qui n'aie pas par sa témérité fait sortir ses erreurs du sacré trésor des vérités, c'est à dire, des Saintes Ecritures? C'est dans la bouche des Semipélagiens, et selon leurs fausses interprétations, qu'elles sentent et favorisent l'erreur, et non pas selon l'interprétation catholique de l'Eglise. Enfin pour vous ôter le soupçon, que je vous ai voulu imposer en disant que votre proposition renouvellée par les Moli– nistes a été premièrement inventée par les Semipélagiens, lisez, je vous prie, le célèbre poème de Sr-Prosper De Ingratis, composé principalement pour réfuser les Semipélagiens 6 • Et pour vous épargner la peine de le lire tout entier, lisez seulement les chapitres 11 , 12, 13 du vers 283 jusqu'au vers 333 , et vous vous convaincrez par vous même de la vérité de ce que j'ai dit; et vous verrez en même temps avec quelle force il la réfute, surtout à l'égard des infidelles négatifs : je n'ajouterai rien des auteurs modernes, qui, quoi– que d'ailleurs estimables et resp.ectables, ils n'ont d'autorité, qu'autant qu'ils sont d'accord avec les SS. Pères et la tradition. ' Savant jésuite français (1583-1652). 6 L. CoUTURE, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, Toulouse 1900, pp. 270-280 a indiqué l'usage qu'au XVIIe siècle fit des oeuvres de Prosper d'Aquitaine le Jansénisme.

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