Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/05/1985

96 Lin Colliard Au f. 4' <<Frontispice de l'oeuvre. Au lecteur» . Sur les problèmes que pose cette lacuneuse rédaction du Por(it, voi~ la Nota ci-après. JEAN-CLAUDE MOCHET CHRONIQlJEUR ANTIQUAIRE ET ÉCRIVAIN Ce qui caractérise Mochet en tant que chroniqueur, c'est sa conception humaniste et rhétorique de l'histoire qui le porte à se complaire en de longs discours parénétiques, en des fables de la mythologie classique, en des traditions légendaires. Bien souvent, dans la narration des faits, l'auteur ne dépasse pas même les schémas qui sont propres aux chroniques du Moyen âge. Et toutefois, par-ci par-là, le titre même du Por(it est assez significatif à cet égard, apparaît bien, avec une timide attitude critique, un certain souci dans la recherche des sources et de l'infor– mation bibliographique, qui révèle chez l'auteur une adhésion, assez modeste d'ailleurs, au grand courant de l'historiographie érudite du XVII' siècle. La conception théologique de l'histoire est toujours bien présente chez Mochet : elle est comme le fil conducteur de la vaste trame événementielle qui constitue le substratum du Por(it. On a l'impression que Mochet, en encadrant ses recherches d'histoire locale dans le domaine des études générales, ambitionne un plus vaste projet, qui ne pourra qu'échouer à cause de l'insuffisance de ses propres moyens. En effet, l'histoire d'Aoste ne paraît être pour l'auteur que le prétexte pour une longue excursion à travers les âges les plus reculés. Un tour qui, partant du déluge, à travers les empires d'Akxandre le Grand, de Rome, et de Charlemagne, aboutit au royaume burgonde et à l'état alpin de Savoie qui en représente la continuation. Il ne faut pas d'ailleurs s'étonner si Mochet n'a pas su traduire en des termes valables les témoignages que l'histoire locale lui offrait. En faisant nôtre une observation que le regretté Pierre Fournier appliquait à l'Histoire de Viot, nous croyons pouvoir affirmer que le