Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

120 A.-L.-M. Vignet des Etoles more et ensuite les paroisses de Gressoney confinent la vallée de Sesia entre lesquelles il y a un passage dit de Valdobia. Le haut et le bas Vallais sont les frontieres du nord. L'on n'y connait pas d'autres limites que les sommités des monts et les eaux pendantes; il y a deux passages en été au levant et au couchant du Mont Servin. Le premier, dit proprement Mont Servin, donne accès de Valtornanche à Pralorme du haut Vallais. Ce passage est defendu, sans une permission particuliere, par l'art. 8 du Reglement des gabelles; l'autre de Prarayé tend de Biona en la vallé d'Oren: il devrait etre aussi defendu si la simple prohibition sans force pour y veiller servait à quelque chose; comme un troisieme passage appellé Fenetre Durand qui d'Ollomont va dans la vallée de Bagne. Il n'y a jamais eu aucune contestation sur toutes ces frontieres. Mais il n'en est pas de meme sur le Grand St. Bernard où il n'y a qu'une seule limite à quelques pas au delà de la petite plaine de Jupiter, servant de ponteille sur une fontaine d'eau dont la source est à dix-huit trabucs à coté qui ne tarit pas en hiver et que l'on conduit par des canaux au monastere hospitalier qui en est à une portée de fusil; les armes des deux etats sont gravées sur cette pierre, mais comme elle est mouvante et qu'elle ne repond à aucune autre, elle a donné lieu à des contestations depuis 1753. La Republique de Valais pretendoit qu'ayant reconnu sa position en 1755 avec le vibaillif Salteur, on devait tirer de coté et d'autre des lignes en prolongation de celle qui separoit sur la ponteille les armoiries des deux etats, ce qui lui donnait d'un coté la source de dite fontaine et presque tout le lac et prenait la pendance des eaux de ce coté. Le Roi, sur plusieurs preuves litterales et testimoniales qu'on s'est procuré, pretendit au contraire que la limite devait etre depuis la pointe de Drone superieurement à gauche sur laquelle il y avait une croix, droit en bas jusqu'au pont Hudri où l'on alleguoit qu'il y avait eu des armoiries effacées et qui etoit cité dans des reconnaissances, ce qui aurait emporté la dite source, enveloppé meme le monastere avec la combe de Barasson. Dans les premieres conferences qui se tinrent en novembre 1761 à Turin entre les deputés du Vallais et le baron Foncet on se departit aussitot de la pretension du monastere sur la souverainete duquel ils avaient donné un memoire contre l'exercice de laquelle on n'avait pas que je sache rien de solide à opposer; mais insistant sur la pointe

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