Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 127 gneur et qu'etant ainsi un surservis il est redimible à forme d'un edit deja du 1565 à la taxe qui etoit dans le Coutumier et qu'on a conservé dans le nouveau Reglement de ce Duché. La difficulté de vendre des fonds aux gens plus aisés qui ont de l'argent lorsqu'ils n'en sont pas à portée ou que les censes et les lods en empechent la circulation, fait qu'il y a beaucoup de dettes dans ce païs: elles se payent en plusieurs reviremens de parties plus souvent qu'en argent. On contracte par main de notaire pour les plus petits objets, moindres encore de dix livres soit par la petitesse des fortunes qui rend tout considerable, soir par defiance. On vend les fonds à rachat, ensuite la mieux value sous cette reserve encore et rarement par ce qu'on appelle par à bout. Les affaires sont ainsi fort multipliées et minutieuses. Cette menue division des fonds, la culture qu'ils exigent et plus encore le different climat du pied des montagnes, des plus basses et des plus hautes, obligent d'avoir partout des batimens, l'hiver au fond des vallées, depuis le mois de mai au milieu des montagnes et l'été sur les hauteurs, de facon qu'un paisan aisé a ordinairement trois habitations, sa maison en bas, son mayen et son challet. Les administrateurs des paroisses sont beaucoup plus au fait des interets publics que ceux de Savoye: bien loin de se laisser conduire par leurs secretaires, ils tombent dans l'extremité opposée de s'en defier trop et de les regarder comme des domestiques à leur gage, ce qui rend l' execution des ordres pour le maintien des chemins, les reparations aux torrens, la conservation des bois, les livres de transport, les payemens par brigade, tres difficile, d'autant plus que n'y ayant des juges residans sur les lieux qu'à Chatillon et Verres on ne sait à qui les adresser.]' ai eu plus de peine ici à les empecher d'etre insultés dans leur office qu'en Savoye de les moderer dans leur despotisme et vacations. Un autre inconvenient est qu'ils n'ont pas encore l'idée d'une communauté qui n'ont été etablies que par l'edit economique du 1762; ils isolent les interets de leur public à celui de leur hameau: s'il n'est pas menacé par un torrent, s'il ne se sert pas d'un chemin public, s'il n'est pas à portée de jouir d'une fontaine, les administrateurs d'icelui s'opposent à leurs reparatians. Ce qui provient de ce que chaque quartier avoit autrefois son sindic, son cottet et son exacteur: les communautés ont dans plusieurs endroits été mal formées de plusieurs

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