Mémoire sur la Vallée d'Aoste 131 Quant à la portion qui etudie, elle est elevée par les clers reguliers de St. Paul, vulgairement appellés Barnabites, qui ont le college de cette province, ainsi qu'on le verra lorsqu'on parlera des corps qui se trouvent dans chaque lieu. L'on reconnait ici la difference entre une education publique dirigée par un meme esprit, de celle confiée à differens particuliers seulement mercenaires qui ne conduisent qu'une années les memes sujets. Quoique ceux de ce païs ne paraissent pas y porter des dispositions brillantes, ils se forment et sont bien superieurs à ceux des memes classes en Savoye. La difference est encore plus avantageuse du coté des moeurs. Enfin ce clergé, qui a lui meme dès longtemps pretendu etre de l'eglise gallicane, doit suivre les usages de la Savoye tant en matieres civiles que criminelles sauf pour l'asile, le juge laique accordé à l' eveché par patentes du 7 juillet 1565, et la reconnaissance des cedules des ecclesiastiques qui doit se faire par devant lui, articles qui ont été conservés par un billet du Roi au Senat de Savoye lorsqu'on a substitué le reglement particulier à ce Duché, qui n'en parle point, au Coutumier. L'inquisition par consequent n'y devait jamais avoir lieu; cependant elle avoit taché de s'y introduire et avoit obtenu le prieuré de Nus de qui la cure de ces deux communautés dependoit. Mais, quoique l'inquisiteur de Verceil n'eut jamais pu exercer sa jurisdiction dans ce païs par les oppositions que l' eveque et le Conseil des Commis y firent, qui occasionerent meme des arrets du Senat de Savoye et des ordres de la Cour, il avoit toujours joui des fruits de ce prieuré, mais attaqué pour la congrue de ces curés, la question de la nullité et abus de la bulle qui l'avait accordé excitée, après plusieurs negotiations avec la Cour de Rome, la Congregation du St. Office, avec l'agrément du Pape et du Roi, en ayant commis l'accomodement à S.E. Monseigneur l'archeveque de Turin et Grand Aumonier de Cour, on a jugé à propos de terminer cette question sans bruit par une simple transation passée par devant ce prélat entre le dit inquisiteur, le curé et les communautés de Nus, par laquelle ce premier ceda à ces dernier tous les biens et droits de ce prieuré moyennant deux mille livres qui ont été payées, outre 500 livres que le curé ci devant fermier donna pour les fruits arrierés. On remit en meme temps la bulle originale du 12 mai 1588 qui est presentement dans les archives de dite communauté avec cette transaction favorable aux maximes du 27 juin 1776, Casetti notaire. On a effacé ainsi jusqu'aux traces
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