Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 133 de l'Italie dans les Gaules, que ses habitans refusant ensuite souvent le tribut pour lequel on leur avait relaché les terres à cultiver et pillant encore les Romains dans leurs minieres et les passans, ils furent quelque fois reprimés, quelque fois vainqueurs dans leur petite guerre qu'ils faisaient presque continuellement en faisant rouler sur les Romains des rochers des hauteurs et s'y cachant, qu'enfin s'etant revoltés generalement, Terentius Varra vint y asseoir un camp formidable, il rasa la ville et emmena la plus grande partie des habitans de la vallée à Yvrée où ils furent vendus à condition qu'on ne pourrait leur rendre la liberté qu'après vingt ans. Cependant l'empereur Auguste fit retablir la ville ou Varron avoit eu son camp, lui donna son nom, y etablit un preteur et repeupla la vallée par una colonie de soldats auxquels il distribua les meilleures terres. Cette ville s'est appellée dès lors Augusta Pretoria et a donné le nom d'Auguste, qui s'est ensuite corrompu en celui d'Aoste, à cette vallée laquelle suivit après le sort de l'empire romain jusqu'à sa decadence qu'envahie par les Bourguignons elle forma portion de ce premier royaume de Bourgogne qui finit par Sigismond fondateur de l'abbaye de St. Maurice, et ensuite du second sous Gontran qui passe pour avoir fondé ou au moins retabli cette Cathedrale sur un obituaire d'icelle; elle fut ensuite du Royaume des Lombards, puis enveloppée dans les conquêtes de Charlemagne, successivement portion du Royaume d'Italie sous ses fils; elle redevint une province du troisieme Royaume de Bourgogne, qui ayant été reuni à l'empire après son premier roi Rodolphe elle fit avec la Maurienne et le Chablaix un des premiers appanages de la Royale Maison de Savoye puisqu'il conste qu'Humbert aux Blanches Mains en etoit souverain. Le seul doute qu'il y ait consiste à savoir s'il tenait cette province de son chef comme le Chablaix qui la confinait et dont St. Maurice etoit la capitale avant la cession du bas Vallais, ou par son mariage, soit celui de son fils, avec la princesse Adelaide de Suse, ce qui est enveloppé comme toute les origines des choses de ce monde dans les nuages des temps fort reculés qui paraissent les rendre d'autant plus respectables . Outre les preuves rapportées par Guichenon et autres historiens de la souveraineté de ce premier Prince bien connu de l'ancienne Royale Maison de Savoye, il en conste encore par la donation de la terre de Derbi aux chapitres de cette Cathedrale et Collegiale de St.

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