Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

136 A.-L.-M. Vignet des Etoles raies des Etats de deca ou de dela des monts, tantot réunis comme en celle tenue à Moncalier le 23 fevrier 1479, tantot separés ainsi que par les cahiers d'icelles depuis l'année 1362 jusqu'aux dernieres qui furent en 1534. Et lorsque le Souverain tenait separement les Etats de dela les monts, la Vald'Aoste fesoit partie de ceux de la Savoye comme on le voit par les registres d'iceux des années 1484, 1487, 1499, 1528 et 1534, où l'on observe que tout etoit egal entre les differentes provinces tant par rapport aux subsides que pour regard des usages, franchises et privileges dont ils demandaient en commun lobservance. Cette uniformité avec la Savoye fait dire au susdit historien De Tillier que celle ci jouissait aussi des memes privileges de païs d'Etat et il suppose qu'elle y a renoncé, mais pris dans le sens d'une ancienne forme de gouvernement qui a changé on voit qu'ils etoient egalement en Piémont. Les Etats aiant cessé pendant ces guerres tant en Savoye qu'en Piémont et l'imposition de la taille substituée à ces subsides soit donatifs au retour d'Emanuel Philibert par la paix de Cateau Cambresis, la Vald'Aoste qui s'etoit maintenue sous son obeissance au moyen d'une treve avec les français, tandis que le reste avoit été occupé ou par eux ou par les imperiaux, avoit formé pendant ces troubles des Etats particuliers; ils suplierent ce grand Prince à son retour de leur en permettre la continuation en presence de son Baillif ou lieutenant, vu que ces assemblées ne faisaient que pour son service, preservation de son païs et Duché, bien et profit d'icelui. L'avantage des Etats de cette province pendant les malheurs de Charles III et l'absence d'Emanuel Philibert son fils, reduit à commander les armées d'Espagne dans les Païs Bas où il cueillit entre autres les fameux lauriers de St. Quentin, leur subsistence à la paix qui en fut le fruit et plus peut-etre encore le credit de ses patriotes, le marechal René de Challand, celui qui en qualité de lieutenant general des Etats de deçà et delà les monts reprit possession d'iceux avant son retour et qui etablit les Senats de Savoye et de Piémont, comme encore de M. Fabri secretaire de ce Prince, en firent obtenir la continuation qui devint alors particulier à ce Duché par patentes du 19 septembre 1561. Il obtint bientot par autres patentes du 1 avril 1563 la suppression de la prefecture qui y avait été etablie comme dans les autres provinces, et par celles du 18 janvier 1570 la confirmation du Conseil des Commis qui s'etoit formé pendant les troubles prece-

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